Hong KongLe militant pro-démocratie hongkongais Wong va plaider coupable
ATS
23.11.2020 - 06:30
La figure de la mobilisation pro-démocratie à Hong Kong, Joshua Wong, a plaidé coupable lors de son procès, lundi, pour une manifestation illicite. Il est poursuivi pour un rassemblement devant le quartier général de la police de Hong Kong l'été dernier.
Deux autres dissidents célèbres, Ivan Lam et Agnes Chow, se retrouvent avec lui sur le banc des accusés. «Nous avons tous trois décidé de plaider coupable de tous les chefs d'accusation», a déclaré M. Wong, 24 ans, devant les journalistes à son arrivée au tribunal.
«Je ne serais pas surpris si j'étais envoyé immédiatement en détention aujourd'hui», a-t-il ajouté. «Nous continuerons à lutter pour la liberté, et ce n'est pas le moment de nous aplatir devant Pékin ni de nous rendre», a poursuivi celui qui avait été en 2014 le visage du «mouvement des parapluies».
«Nous n'avons aucun regret», a ajouté M. Lam, 26 ans. Jets d'oeufs, graffitis: le siège de la police et les commissariats de quartiers avaient été pris pour cibles le 21 juin 2019, une dizaine de jours après le début de la contestation par les manifestants qui demandaient notamment une enquête indépendante sur les «violences» qu'ils imputaient aux forces de l'ordre.
Cinq ans d'emprisonnement
M. Wong a plaidé coupable d'incitation et organisation d'un rassemblement illégal. M. Lam a plaidé coupable d'incitation, quand Agnes Chow, 23 ans, a plaidé coupable d'incitation et de participation à la manifestation. Ces délits sont passibles de cinq ans d'emprisonnement, mais le tribunal saisi ne peut infliger des peines supérieures à trois ans.
En dépit de sa jeunesse, M. Wong est un vieux briscard de la lutte politique, dont les candidatures aux élections locales de 2019 et aux prochaines législatives ont été invalidées. Il a déjà effectué des séjours derrière les barreaux. Il est actuellement sous le coup de plusieurs procédures judiciaires.
Outre son implication dans le mouvement de 2019, il est notamment poursuivi pour avoir participé en juin à la traditionnelle veillée annuelle en souvenir de la répression de Tiananmen en 1989, qui avait été pour la première fois interdite, officiellement à cause du coronavirus.
L'ex-colonie britannique a connu l'an passé sa crise politique la plus grave depuis sa rétrocession à Pékin en 1997, avec des manifestations quasi quotidiennes pour dénoncer l'influence de la Chine sur la région semi-autonome.
En dépit de l'ampleur de cette mobilisation, marquée par des défilés rassemblant plus d'un million de personnes, l'exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin, n'avait fait aucune concession aux manifestants sur la question cruciale du mode de scrutin. Il a riposté par une répression vigoureuse et en validant une loi sur la sécurité nationale, que Pékin a imposée à Hong Kong.