Dans un seul cas précis Le Parlement de Malte adopte une loi autorisant l'avortement

ATS

28.6.2023 - 19:35

Le Parlement de Malte a adopté mercredi un texte de loi autorisant pour la première fois l'avortement. Mais cela dans le seul cas où la vie de la mère est en danger et où le foetus n'est pas viable.

Malte était le seul Etat-membre de l'Union européenne où l'avortement restait illégal en toute circonstance. Ici une manifestation en juin 2022.
Malte était le seul Etat-membre de l'Union européenne où l'avortement restait illégal en toute circonstance. Ici une manifestation en juin 2022.
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Le texte a été adopté à l'unanimité par les parlementaires, après des changements de dernière minute salués par les militants anti-avortement, leurs opposants dénonçant de leur côté une occasion de réelle réforme manquée.

Malte était le seul Etat-membre de l'Union européenne où l'avortement restait illégal en toute circonstance.

Après le cas très médiatisé d'une touriste américaine qui s'était vu refuser l'an dernier un avortement alors que sa vie était en danger, et avait dû se rendre en Espagne pour interrompre sa grossesse, le Premier ministre travailliste (gauche) Robert Abela avait proposé une modification pour permettre aux médecins de recourir à l'avortement lorsque la vie de la future mère est en danger.

Ce projet avait suscité de fortes critiques au sein de l'opposition conservatrice et de l'Eglise catholique, qui estimaient que la formulation de la loi était trop vague.

Avis de trois médecins

La version définitive du texte, précise que si la vie de la future mère n'est pas en danger imminent, la décision d'avorter nécessite l'avis d'une équipe de trois médecins.

En outre, l'avortement ne peut avoir lieu que si le foetus n'est pas viable (s'il ne peut pas survivre en dehors du ventre de la femme) et si toutes les autres procédures médicales autorisées ont été exclues.

Les militant(e)s pro-avortement ont dénoncé les changements apportés au texte, estimant que la vie de davantage de femmes serait mise en danger.

«Vous nous avez donné de l'espoir, mais seulement pour revenir à vos anciennes positions», a déclaré lundi devant une commission parlementaire Marcelin Naudi, une académicienne et militante. «Vous aviez la possibilité d'instiller le changement, mais vous avez tourné le dos aux droits humains et aux droits des femmes», a-t-elle ajouté.

Jusqu'à 3 ans de prison

En dépit de l'interdiction totale des avortements, des médecins du principal hôpital de Malte ont en pratique interrompu des grossesses dans le passé lorsque la vie de la mère était en danger.

Aucun médecin n'a été poursuivi dans ce cas de figure ces dernières années, mais d'un point de vue légal ils encourent jusqu'à quatre ans de prison, tandis que la femme avortant risque elle jusqu'à trois ans de détention.

ATS