Syrie Le Pentagone signe le retrait de Syrie

ATS

24.12.2018 - 09:35

Le patron du Pentagone Jim Mattis a signé l'ordre de retrait des troupes américaines de Syrie (archives).
Le patron du Pentagone Jim Mattis a signé l'ordre de retrait des troupes américaines de Syrie (archives).
Source: KEYSTONE/AP Pool/VIRGINIA MAYO

Le Pentagone a annoncé dimanche la signature de l'ordre de retrait des troupes américaines de Syrie. Un retrait que le président Donald Trump veut "lent et extrêmement coordonné" avec la Turquie.

"Le président @RT_Erdogan de Turquie m'a donné des assurances dans des termes très forts qu'il va éradiquer ce qui reste de l'EI en Syrie", a tweeté un peu plus tard le dirigeant américain. "Nos troupes rentrent à la maison!", a-t-il ajouté. Donald Trump a également déclaré que son homologue était capable de tenir cet engagement.

M. Trump semblait ainsi fournir des détails au sujet d'une conversation téléphonique "très productive" qu'il a eue dans la journée avec M. Erdogan et au cours de laquelle les deux hommes ont convenu d'éviter un vide du pouvoir en Syrie après le retrait américain.

"Les deux dirigeants ont convenu d'assurer la coordination entre les militaires, les diplomates et d'autres responsables de leurs pays pour éviter un vide de pouvoir qui pourrait résulter d'une exploitation du retrait (américain, ndlr) et de la phase de transition en Syrie", a déclaré la présidence turque dans un communiqué.

Séparatistes kurdes

Donald Trump a ordonné mercredi le départ dès que possible des quelque 2000 militaires américains stationnés dans le nord-est de la Syrie où ils luttent contre les djihadistes aux côtés des Force démocratiques syriennes (FDS), une coalition de milices arabo-kurdes.

Le président, opposant de longue date à la présence américaine dans un conflit jugé coûteux, a estimé que les troupes américaines n'étaient plus utiles car le groupe Etat islamique (EI) était "en grande partie vaincu". Mais ce départ va laisser la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) sans soutien militaire alors que la Turquie menace de l'attaquer, considérant les combattants kurdes comme des terroristes.

Ankara redoute de voir s'instaurer un embryon d'Etat kurde à ses portes qui renforcerait les velléités séparatistes de la minorité kurde en Turquie. M. Erdogan a promis samedi d'éliminer les djihadistes et les milices kurdes du nord-est syrien et, dans le même temps, la Turquie a envoyé des renforts militaires dans la région, selon une ONG syrienne.

Les FDS ont pour leur part menacé de suspendre la lutte contre l'EI pour défendre leur territoire et de libérer les centaines de djihadistes étrangers en détention, dont le sort est un casse-tête pour les Occidentaux.

Alliés troublés

Si son "califat" autoproclamé en 2014 s'est désagrégé face à de multiples offensives, l'organisation djihadiste conserve quelques réduits et reste capable de mener des attentats meurtriers en Syrie et à travers le monde.

La décision du président américain a provoqué un choc aux Etats-Unis. Elle a entraîné les démissions du ministre de la Défense Jim Mattis et de l'émissaire américain pour la coalition internationale antidjihadiste, Brett McGurk, qui étaient opposés au retrait américain. M. Trump a nommé dimanche l'actuel ministre adjoint de la Défense Patrick Shanahan pour remplacer dès le 1er janvier M. Mattis, qui devait rester jusqu'à fin février.

Le retrait a également jeté le trouble parmi les pays alliés des Etats-Unis. Le président français Emmanuel Macron a regretté dimanche "très profondément la décision" de M. Trump, ajoutant qu"'un allié se doit d'être fiable, de se coordonner avec ses autres alliés".

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