Ukraine Le puissant ministre de l'Intérieur présente sa démission

ATS

13.7.2021 - 19:02

Keystone-SDA

L'influent ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov a présenté mardi sa démission après avoir occupé ce poste depuis la révolution pro-européenne du Maïdan en 2014. Un record de longévité malgré plusieurs scandales l'ayant visé.

L'influent ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov (image d'illustration)
L'influent ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov (image d'illustration)
KEYSTONE

«Je demande à pouvoir démissionner du poste de ministre de l'Intérieur», a écrit M. Avakov, 57 ans, dans une lettre officielle au Parlement publiée par son ministère. Son départ doit être entériné par un vote des députés attendu prochainement.

L'intéressé n'a pas indiqué les raisons de sa décision. Une source proche de M. Avakov a déclaré à l'AFP qu'elle pourrait avoir été prise à la demande du président Volodymyr Zelensky.

Ex-homme d'affaires richissime, Arsen Avakov a été nommé ministre fin février 2014, dans la foulée du soulèvement pro-européen du Maïdan qui s'était soldé par la fuite en Russie d'un président prorusse et l'arrivée au pouvoir de pro-occidentaux.

Il est le seul ministre à avoir depuis conservé son poste, malgré une succession de gouvernements et l'élection en 2019 d'un nouveau président, M. Zelensky.

Vastes pouvoirs

Outre la police, M. Avakov contrôle la garde nationale, les garde-frontières et les services de secours, soit plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires armés, ce qui lui assure un pouvoir important au sein de l'Etat ukrainien.

L'opposition et des défenseurs des droits humains ont à plusieurs reprises exigé sa démission car le ministre a figuré dans plusieurs scandales.

Il a notamment été accusé de corruption et de fermer les yeux sur de nombreux abus des forces de l'ordre, ce qu'il a toujours nié. Des critiques lui reprochent aussi l'échec de la réforme de la police, lancée en grande pompe en 2015 à l'aide de plusieurs pays occidentaux mais désormais au point mort.

M. Avakov entretient par ailleurs des relations amicales avec le gouvernement français.

Sous son égide, Kiev, qui dépend du soutien politique de Paris face à la Russie, a signé des accords pour près de deux milliards d'euros sur l'achat de locomotives, de camions de pompiers et de bateaux français, ainsi que des hélicoptères du groupe franco-allemand Airbus Helicopters.