9,4 millionsLe RN affirme avoir «remboursé par anticipation» le prêt russe
ATS
19.9.2023 - 18:17
Le Rassemblement national (RN) a affirmé mardi avoir «remboursé par anticipation son emprunt», neuf ans après avoir contracté un prêt de 9,4 millions d'euros auprès d'une banque tchéco-russe. La créance avait été successivement rachetée par des sociétés russes.
Keystone-SDA
19.09.2023, 18:17
19.09.2023, 19:22
ATS
«La société Aviazapchast a notifié au Rassemblement national la bonne réception des fonds correspondant au remboursement par anticipation du contrat de prêt liant les deux entités», indique le parti français d'extrême droite. Il souligne avoir «honoré le remboursement du solde de son prêt pour un montant de 6'088'784 euros, capital et intérêts inclus», plus de cinq ans avant l'échéance de décembre 2028.
Le parti de Marine Le Pen avait souscrit en 2014 un prêt auprès d'une banque tchéco-russe, la First Czech-Russian Bank (FCBR), les banques françaises refusant, selon lui, de lui prêter de l'argent.
Après la faillite de la banque, la créance avait été cédée à une entreprise russe de location de voitures, Conti, puis revendue en 2019 à Aviazapchast, firme dirigée par d'anciens militaires russes et spécialisée dans les pièces détachées pour avions.
Cette dernière avait dès lors attaqué en justice le RN pour «défaut de remboursement». Un accord à l'amiable avait été trouvé en juin 2020 afin de rééchelonner ce prêt russe sur une durée de huit ans.
Angle d'attaque
Mais le prêt russe du RN était devenu l'angle d'attaque préféré de ses adversaires et le talon d'Achille des lepénistes. Lors du débat d'entre-deux tours de la présidentielle de 2022, deux mois après l'invasion de l'Ukraine, Emmanuel Macron avait ainsi estimé que Mme Le Pen parlait «à (son) banquier quand elle parle de la Russie».
Les législatives de 2022 avaient permis de changer la donne: en faisant élire 88 députés, le RN a renfloué ses caisses d'environ 5,2 millions d'euros par an, au titre du financement public des partis politiques. Il a lancé fin 2022 une commission d'enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, tentant de couper court aux accusations faisant du parti un agent de l'influence russe.