«On est au bout du chemin», dit le RNDissolution ou démission: quel choix pour Macron?
ATS
6.10.2025 - 14:42
Les deux chefs de file du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont appelé lundi Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu. Ils estiment que le chef de l'État a aussi le choix de démissionner. Une partie de la gauche croit à Matignon, LFI demande une dissolution ou la démission de Macron.
Les deux chefs de file du Rassemblement national, Marine Le Pen et Jordan Bardella, ont appelé lundi Emmanuel Macron à dissoudre l'Assemblée nationale après la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu.
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Keystone-SDA, Keystone-ATS, Agence France-Presse
06.10.2025, 14:42
06.10.2025, 16:16
ATS
«Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes et sans la dissolution de l'Assemblée nationale», a réagi M. Bardella tôt le matin en arrivant au siège de son parti pour une réunion. Elle est même «absolument incontournable», a abondé la cheffe de file du RN Marine Le Pen, à son arrivée.
Interrogée par les journalistes, elle n'a pas non plus écarté l'hypothèse d'une démission du chef de l'État: «je n'ai pas à l'appeler à le faire. S'il prend la décision de le faire je pense que ce serait une décision, là encore, sage», a répondu la patronne de l'extrême droite.
«Je pense que si nous attendons encore, il n'aura pas d'autre choix», a également estimé M. Bardella après la réunion au siège du parti, et alors qu'une autre réunion du groupe des députés RN doit se tenir à l'Assemblée nationale à 17h00.
Marine Le Pen a en outre balayé les hypothèses d'un nouveau gouvernement: «on est au bout du chemin, il faut arrêter. Ministres de droite, ministres de gauche, on arrête, et ce sont les Français qui vont décider», a-t-elle insisté.
Macron «à l'origine du chaos»
Après la démission choc de Sébastien Lecornu, une partie de la gauche réclame de nouveau d'être appelée à Matignon, La France insoumise proposant de son côté de refaire une alliance comme la Nupes ou le Nouveau Front populaire.
Comme souvent, les Insoumis ont dégainé les premiers. Quelques minutes après l'annonce de la démission de Sébastien Lecornu, à peine plus de 12 heures après la nomination de son gouvernement, leur leader Jean-Luc Mélenchon a proposé aux organisations fondatrices de la Nupes et du Nouveau Front populaire (PS, PCF, Ecologistes...) «une rencontre» lundi après-midi.
Le tribun insoumis a aussi de nouveau appelé à la destitution d'Emmanuel Macron, le mantra de LFI depuis le refus du président de nommer la gauche à Matignon après les législatives anticipées de 2024.
Message martelé devant la presse peu après. «On a besoin d'une solution claire, nette, franche et massive», a insisté le fondateur de LFI, en remettant en cause «la légitimité du président de la République (...) à l'origine du chaos».
En cas de départ du président de la République et de présidentielle anticipée, les Insoumis espèrent prendre de court les autres formations politiques, même si les sondages les donnent perdants face au Rassemblement national au second tour.
Les Insoumis disent ne pas croire à la nomination d'un Premier ministre de gauche, après les échecs Barnier, Bayrou et Lecornu. «Gouvernement après gouvernement, la réponse d'Emmanuel Macron est claire. C'est toujours des gouvernements toujours plus à droite qui sont proposés», commente le député Eric Coquerel.
Leur but, au cas où cette réunion avec les autres forces de gauche se ferait, est de «convaincre un certain nombre de personnes qui, peut-être dans un premier temps étaient dubitatives sur l'opportunité de cette motion de destitution, de la soutenir désormais», a expliqué le coordinateur du mouvement de gauche radicale, Manuel Bompard.
Un moyen de mettre la pression sur les socialistes, alors que 104 députés, insoumis, écologistes et communistes, ont déjà signé la motion de destitution déposée par LFI à l'Assemblée nationale début septembre.
Et, en cas de dissolution, «nous proposons aux différentes formations politiques qui sont d'accord pour se réunir sur la base du programme du Nouveau Front populaire, de présenter des candidatures communes, porteuses de ce programme», a ajouté M. Bompard.
Mais d'autres, à gauche, sont plus optimistes sur leur chance d'accéder maintenant à Matignon sans passer par la case dissolution.
«Cohabitation»
«Si on veut trouver la stabilité il faut une alternance, donc une cohabitation», a déclaré le porte-parole du PS Arthur Delaporte en demandant à Emmanuel Macron d'appeler la gauche à gouverner.
Concernant l'appel des Insoumis, «ce n'est pas à Jean-Luc Mélenchon de nous convoquer, ça c'est certain», a-t-il commenté sur BFMTV. «Aujourd'hui s'il s'agit de constituer un gouvernement de gauche, la présence de LFI fera qu'il sera censuré immédiatement», a-t-il souligné.
Le parti socialiste a réuni en milieu de journée sa plus haute instance pour débattre de la situation.
Son de cloche similaire chez les Ecologistes. «Ca parait assez évident que le Parti socialiste (...) ne va pas accourir chez La France insoumise comme si de rien n'était. Ce qui a été dit et fait ces derniers temps laisse des traces», a déclaré leur secrétaire nationale Marine Tondelier sur BFMTV, en déplorant que «M. Mélenchon n'a pas porté cette ligne» unitaire.
«On envisage de pouvoir gouverner», a-t-elle ajouté en précisant que les Ecologistes «rencontreront l'ensemble de leurs partenaires dans la journée» La députée ex-insoumise Clémentine Autain a de son côté appelé la gauche à «un sursaut»: «il nous faut un accord politique durable entre toutes les forces de gauche et écologistes».
Ironiquement, son parti de l'Après, fondé avec les anciens «purgés» de la formation de M. Mélenchon, ne semble par faire partie du périmètre dessiné par les Insoumis. Ces derniers on insisté devant la presse que leur offre s'adressait «aux formations fondatrices de la Nupes et du Nouveau Front populaire (NFP)». L'Après n'existait pas encore à cette époque.
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