Brexit Le Royaume-Uni «prêt» à être sans accord

ATS

7.10.2020 - 19:34

Boris Johnson se dit «prêt» à un «no deal» (archives).
Boris Johnson se dit «prêt» à un «no deal» (archives).
Source: KEYSTONE/AP/Leon Neal

Le Royaume-Uni s'est dit mercredi «prêt» à un échec de ses négociations commerciales avec l'Union européenne. Les discussions sont toujours dans l'impasse, malgré le risque d'une rupture brutale des échanges le 1er janvier.

Lors d'un entretien téléphonique avec le président du Conseil européen Charles Michel, le Premier ministre britannique Boris Johnson «a souligné notre engagement clair à essayer d'arriver à un accord» mais que «le Royaume-Uni était prêt à finir la période de transition sur des termes à l'australienne si un accord ne peut pas être trouvé», a indiqué Downing Street dans un communiqué. Cela reviendrait un «no deal».

Les négociations entre l'UE et le Royaume-Uni pour tenter de trouver un accord sur la relation post-Brexit ont repris mercredi à Londres mercredi avec l'espoir d'aboutir d'ici fin octobre, malgré le peu de progrès enregistrés jusqu'à présent. Elles doivent se poursuivre jusqu'à vendredi. Une rencontre est prévue ce jour-là entre les chefs négociateurs européen Michel Barnier et britannique David Frost, selon des sources européennes.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a lui appelé Londres à «jouer cartes sur table» dans les discussions à l'issue de son entretien avec le dirigeant conservateur. «L'UE préfère un accord, mais pas à n'importe quel prix», a-t-il tweeté.

Les Européens reprochent à Londres de n'être toujours pas entré dans le noyau dur des négociations et de laisser ainsi planer le spectre d'un «no deal». Se retrouver sans accord serait potentiellement dévastateur pour des économies déjà fragilisées par la pandémie.

Lors d'un entretien par visioconférence samedi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Boris Johnson avaient convenu d'accélérer les négociations pour tenter de parvenir à un accord. Le temps presse: les Européens veulent aboutir à un accord d'ici fin octobre, les Britanniques ayant même fixé la date-butoir plus tôt, au 15 octobre, date d'un sommet européen à Bruxelles.

«Importants différends»

Selon le négociateur britannique David Frost, même si d'«assez bons progrès» ont été réalisés dans la négociations, les deux parties sont encore «éloignées» d'un accord pour le moment. D'«importants différends» demeurent sur trois sujets qui fâchent, a-t-il ajouté lors d'une audition à la chambre des Lords: la pêche, la concurrence équitable et la gouvernance de l'accord.

«Les chefs négociateurs devraient continuer à travailler intensivement dans les prochains jours pour tenter de combler les fossés», a indiqué Downing Street.

Un échec à conclure un accord sur la future relation aurait des conséquences économiques potentiellement désastreuses, avec des échanges régis par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et leurs droits de douane élevés.

La ratification d'un éventuel accord reste par ailleurs menacée par les tensions apparues à la suite du projet de loi britannique qui remet en question certains des engagements pris dans le traité de divorce, concernant l'Irlande du Nord.

Retour à la page d'accueil