Le parti social-démocrate SPD, réuni en congrès vendredi, a voté contre une sortie immédiate de la coalition qu'il forme en Allemagne avec les conservateurs d'Angela Merkel. Il souhaite toutefois l'ouverture de «discussions» sur plusieurs thèmes comme le climat.
L'élection surprise le 30 novembre de deux nouveaux dirigeants issus de l'aile gauche du parti avait fait craindre pour l'avenir de cette coalition, formée dans la douleur avec les conservateurs en 2018. Mais moins d'une semaine plus tard, le soufflé est en partie retombé.
Saskia Esken et Norbert Walter-Borjans, qui demandaient une «renégociation» complète de l'accord de coalition durant leur campagne interne, plaident en effet depuis leur élection pour des «discussions» avec la chancelière, sans délai précis, sur plusieurs thèmes.
Investis officiellement vendredi lors d'un congrès de leur parti réuni à Berlin, ils sont parvenus à convaincre les 600 délégués à voter pour ce compromis. Ils ont écarté à ce stade une sortie brutale de l'alliance au pouvoir.
«Nostalgie de l'opposition»
«J'étais et je suis sceptique quant à l'avenir de cette grande coalition», a reconnu à la tribune Mme Esken. Mais, selon elle, il faut donner à cet attelage une «chance de continuer» à gouverner le pays. Quelque 64% des Allemands partagent cet avis, selon un sondage publié jeudi.
«Dans une démocratie, des compromis doivent être trouvés», même s'ils «ne doivent pas brouiller notre position», a renchéri M. Walter-Borjans. Un constat partagé par le chef des remuants Jeunes socialistes, Kevin Kühnert, qui n'a pas «la nostalgie de l'opposition».
Salaire minimum
Le SPD souhaite toutefois, selon la motion adoptée à la majorité des délégués du parti, l'ouverture de «discussions» avec la droite sur plusieurs thèmes comme la politique climatique, le salaire minimum ou des investissements dans les services publics. Parmi ses demandes à la droite CDU-CSU figure une hausse à 12 euros, contre 9,19 actuellement, du salaire minimum.
Une autre concerne la lutte contre le réchauffement climatique, devenu un enjeu central en Allemagne, pays marqué ces derniers mois par la percée des Verts, devenus le deuxième parti du pays. Le SPD souhaite une hausse du prix minimum du futur certificat national d'émission de gaz à effet de serre, pour les secteurs non couverts par le marché européen du carbone, dont les transports, l'agriculture et le bâtiment.
Divergence sur le budget
Le SPD demande en outre des investissements de 450 milliards d'euros (492 milliards de francs) sur dix ans dans les services publics, en particulier l'éducation, les transports, l'accès au numérique ou encore la protection climatique.
A ce titre, le SPD remet ouvertement en cause le totem d'un budget fédéral au moins à l'équilibre, auquel est fermement attachée la droite mais aussi son aile centriste incarnée par le ministre des Finances Olaf Scholz.
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