Sri Lanka Le Sri Lanka sous contrôle des Rajapaksa

ATS

20.11.2019 - 16:51

Le redouté clan des Rajapaksa a consolidé son emprise sur le Sri Lanka avec la nomination mercredi de l'ex-homme fort du pays, Mahinda, au poste de premier ministre, par son frère Gotabya fraîchement élu président. Il prendra ses fonctions jeudi matin.

Plus tôt dans la journée, le premier ministre sortant, Ranil Wickremesinghe, adversaire des Rajapaksa, avait annoncé son départ pour permettre la formation d'un gouvernement minoritaire. Les Rajapaksa n'ont pas à l'heure actuelle la majorité parlementaire, mais des législatives anticipées pourraient se tenir en début d'année prochaine.

Bête noire des défenseurs des droits de l'homme, le clan des Rajapaksa a gouverné le Sri Lanka d'une main de fer durant une décennie, jusqu'à la défaite de Mahinda à la présidentielle de 2015 face à une coalition d'opposants. La constitution actuelle l'empêchait de se représenter.

Population divisée

Visée par de multiples accusations de corruption et crimes, la famille jouit d'une grande popularité au sein de la majorité ethnique cinghalaise pour avoir mis fin en 2009 à quatre décennies de guerre civile avec la minorité tamoule, un conflit qui a fait 100'000 morts. Une victoire au prix d'un gigantesque bain de sang.

Gotabaya Rajapaksa, 70 ans, a été élu samedi lors d'un scrutin qui a divisé les sri-lankais comme rarement selon des critères ethniques et religieux, dans une nation meurtrie par les attentats djihadistes du 21 avril. Les minorités tamoule et musulmane, qui craignent la famille Rajapksa, ont soutenu massivement son principal rival, Sajith Premadasa, arrivé deuxième avec près de 42% des bulletins.

Surnommé «Terminator», le nouveau président a mené une campagne nationaliste axée sur la sécurité, dans le sillage des attentats qui ont fait 269 morts. Des kamikazes d'un groupe extrémiste local s'étaient fait exploser dans des hôtels de luxe et des églises chrétiennes en pleine messe.

En tant que plus haut responsable du ministère de la défense à l'époque, «Gota» commandait de fait les armées sri-lankaises au moment de l'écrasement de la rébellion tamoule en 2009. 40'000 civils tamouls ont péri au cours de cette ultime offensive, selon les défenseurs des droits fondamentaux, qui accusent les Rajapaksa de crimes de guerre.

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