Italie Lente agonie de Forza Italia

ATS

2.8.2019 - 12:29

Le gouverneur de Ligurie Giovanni Toti (à gauche) estime qu'il n'y a «pas de raison de rester» à Forza Italia (archives).
Le gouverneur de Ligurie Giovanni Toti (à gauche) estime qu'il n'y a «pas de raison de rester» à Forza Italia (archives).
Source: KEYSTONE/EPA ANSA/PAOLO ZEGGIO

Forza Italia (FI), le parti de Silvio Berlusconi, poursuit sa lente agonie. Il vient de perdre un membre important de sa direction, mécontent de la gestion de l'ex-chef du gouvernement italien, rapporte vendredi la presse.

Giovanni Toti, 50 ans, figure de proue de la nouvelle génération des dirigeants de FI et président de la région Ligurie (nord), ne fait pas partie de la nouvelle direction nommée jeudi par M. Berlusconi. Dans la foulée, il a annoncé son départ du parti fondé au début des années 1990 et dirigé depuis d'une main de fer par le magnat des médias, mais qui accuse une baisse constante depuis plusieurs années.

«Je quitte FI, sincèrement, il n'y a plus de raison de rester. J'ai espéré jusqu'au dernier moment qu'il y aurait la volonté de faire renaître le parti, de l'ouvrir, de l'élargir à la société civile», a déclaré M. Toti au Corriere della Sera.

Recul continu

«De toute évidence les défaites aux élections législatives et européennes et les sondages à 6% n'ont pas suffi. Quelqu'un ne veut vraiment pas changer», a-t-il ajouté.

Après avoir flirté avec les 30% des voix au cours des deux dernières décennies, le parti de Silvio Berlusconi s'est écroulé lors des législatives de mars 2018: avec seulement 14% des voix, il a perdu sa primauté à droite, désormais largement devancé par la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite).

Aux élections européennes de mai, FI est descendu sous les 10% et selon la moyenne des sondages de ces dernières semaines publiée jeudi par le site YouTrend, le parti est actuellement à 7,3% d'intention de vote, talonné voire parfois dépassé par le petit parti d'extrême droite Fratelli d'Italia (FdI).

Tout nouveau eurodéputé, Silvio Berlusconi, qui aura 83 ans en septembre, n'a jamais voulu céder la main à la tête de son parti et prend seul toutes les principales décisions.

Jeudi, il a ainsi intégré à la direction du parti Mara Carfagna, 43 ans, vice-présidente de la Chambre des députés, autre jeune membre important de FI qui s'est cependant déclarée «surprise», assurant que personne ne lui avait demandé son avis. L'ex-ministre a refusé de faire partie d'un «comité de liquidation» de Forza Italia.

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