Législatives américaines Les Américains votent en masse

ATS

6.11.2018 - 20:42

Malgré la pluie, les électeurs sont nombreux à se rendre dans les bureaux de vote.
Malgré la pluie, les électeurs sont nombreux à se rendre dans les bureaux de vote.
Source: KEYSTONE/EPA/MICHAEL REYNOLDS

Les Américains se pressaient mardi dans les bureaux de vote pour les élections de mi-mandat. Un scrutin qui s'apparente à une consultation nationale sur le style et la gouvernance de Donald Trump, élu il y a deux ans.

Le nombre de votants n'est pas centralisé par une autorité électorale unique aux Etats-Unis. Mais au Texas, à New York ou dans le Maryland, électeurs et scrutateurs interrogés semblaient surpris par l'affluence. Les élections de mi-mandat sont habituellement marquées par une abstention élevée par rapport aux années présidentielles.

En outre, au moins 38 millions d'électeurs ont voté en avance, en personne ou par courrier, soit 40% de plus qu'en 2014, selon les chiffres compilés par le professeur Michael McDonald à l'université de Floride. De nombreux Etats le permettent des semaines avant le jour J.

Il est possible que moins d'électeurs se déplacent en personne mardi. On ne le saura que mardi soir ou mercredi, les Etats - chargés de l'organisation des scrutins - se bornant pour la plupart à communiquer les chiffres de la participation après le dépouillement. Mais dans certains Etats très disputés, comme le Texas, le Nevada et l'Arizona, le nombre de bulletins enregistrés avant mardi dépassait de toute façon le total de 2014.

Grande incertitude

La totalité de la chambre basse du Congrès, la Chambre des représentants (435 élus), sera renouvelée ainsi qu'un tiers du Sénat (35 sièges sur 100), mais aussi 36 des 50 gouverneurs et des milliers d'élus locaux à divers niveaux. Les républicains ont actuellement la majorité au Congrès.

Les démocrates sont donnés favoris par les sondages pour emporter la majorité à la Chambre, tandis que les républicains devraient conserver le contrôle du Sénat. Mais l'incertitude est réelle. Et les enquêtes sont trop serrées dans une vingtaine de circonscriptions pour pouvoir prédire le vainqueur, mettent en garde les sondeurs, échaudés par la "surprise" Trump en 2016.

Les élections de mi-mandat sont traditionnellement délicates pour le président en place. Deux ans après l'arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, les démocrates avaient ainsi subi une cuisante défaite, payant en particulier les âpres débats autour de la réforme du système de santé.

Campagne jusqu'au bout

Mais la perte de la Chambre, en dépit des excellents chiffres de l'économie américaine, serait un revers personnel pour Donald Trump tant il a fait de ce rendez-vous électoral un test sur sa popularité. Le président américain a d'ailleurs fait campagne jusqu'au dernier moment, enchaînant les rassemblements "Make America Great Again".

Le magnat de l'immobilier, qui avait démarré sa campagne présidentielle en traitant les immigrés mexicains de "violeurs", a de nouveau opté cette année pour un message anxiogène sur l'immigration. "C'est une invasion", martèle-t-il depuis plusieurs semaines à propos des migrants d'Amérique centrale qui traversent actuellement, en groupe, le Mexique vers la frontière américaine.

Les démocrates ont fait campagne sur la défense du système de santé. Mais ils parient aussi sur le rejet de Donald Trump, qu'ils sont nombreux à qualifier ouvertement de menteur et de catalyseur des violences racistes et antisémites récentes.

Selon le dernier sondage réalisé par SSRS pour CNN, M. Trump a notamment de quoi s'inquiéter du vote des femmes: 62% d'entre elles soutiennent les démocrates.

Congrès divisé?

Semblant anticiper une possible défaite à la Chambre, il affirme depuis quelques jours qu'il s'est essentiellement concentré sur le Sénat. La carte électorale sénatoriale joue, cette année, en faveur des républicains: le renouvellement par tiers concerne cette année des Etats majoritairement conservateurs.

Sur les 35 sièges en jeu, les sénateurs sortants les plus en difficulté sont des démocrates élus dans le Dakota du Nord, l'Indiana, le Montana et le Missouri.

Les Etats-Unis pourraient donc se retrouver, le 3 janvier, avec un 116e Congrès divisé. Ce qui pourrait paralyser le programme du 45e président des Etats-Unis jusqu'aux prochaines élections de 2020.

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