Coronavirus – Allemagne Les «anticorona» défilent

ATS

29.8.2020 - 20:50

Les opposants aux mesures de restrictions contre le Covid-19 ont défilé par milliers samedi en Europe. La plus grande manifestation, à Berlin, s'est soldé par 300 interpellations après des violences entre manifestants d'extrême droite et forces de l'ordre.

Selon le ministre de l'Intérieur de la ville Andreas Geisel, environ 200 d'entre eux ont été interpelés devant l'ambassade russe, après avoir lancé des pierres et bouteilles sur les policiers, et la plupart remis en liberté ensuite. Il n'y a pas eu de blessés.

Dans la soirée, un groupe a également franchi des barrières autour du Reichstag, qui abrite le parlement, avant d'être repoussé sans ménagement par les policiers, selon un photographe de l'AFP.

Au total, quelque 38'000 personnes selon les autorités ont participé en majorité dans le calme à un meeting au cours duquel les organisateurs ont appelé «à la fin de toutes les restrictions en place» pour combattre le nouveau coronavirus. Auparavant, la police avait interrompu un défilé, faute de respect des gestes barrières.

Un millier à Zurich

A Londres, un millier de manifestants appelant à «la fin de la tyrannie médicale» se sont retrouvés sur le Trafalgar Square, tandis qu'à Zurich, ils étaient plus d'un millier selon la police à réclamer «un retour à la liberté».

A Paris, 200 à 300 personnes ont protesté contre le port du masque obligatoire.

Slogan d'extrême droite

A Berlin, après la demande de dispersion en début d'après-midi, les manifestants, dont beaucoup étaient assis sur la chaussée, sont restés sur place et ont crié «résistance!«, puis «nous sommes le peuple!«, un slogan employé par l'extrême droite, et entamé l'hymne national allemand.

Intitulé «fête de la liberté et de la paix», l'événement de Berlin, qui rassemblait «libres penseurs», militants antivaccins, conspirationnistes ou encore sympathisants d'extrême droite, constitue le second du genre en un mois et inquiète les autorités.

La foule est très mélangée, de toutes classes d'âge, y compris des familles avec des enfants en bas âge. Les drapeaux de la paix arc-en-ciel et de l'Allemagne se côtoient, les manifestants ont aussi à plusieurs reprises crié «Merkel doit partir!«, le mot d'ordre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne contre la chancelière.

Contre-manifestation

«Beaucoup disent qu'il n'y a que quelques gens d'extrême droite dans la rue, mais en réalité, ce sont eux qui organisent la manifestation», assure Belinda, qui participait elle à une contre-manifestation organisée par la gauche radicale Die Linke.

La municipalité de la capitale allemande avait dans un premier temps interdit la manifestation pour «raison de santé publique»: l'impossibilité à ses yeux de faire respecter les distances d'au moins 1,5 mètre entre manifestants. Mais le tribunal administratif, saisi en référé par les organisateurs, leur a finalement donné raison vendredi.

Grogne croissante

Ce nouveau rassemblement intervient dans un contexte de grogne croissante dans l'opinion allemande à l'égard des restrictions liées à la pandémie. Et ce même si l'Allemagne a plutôt mieux résisté que ses voisins, et que les restrictions pour lutter contre le nouveau coronavirus n'ont jamais été aussi strictes qu'en France ou en Italie par exemple.

L'initiateur de la manifestation, Michael Ballweg, est un entrepreneur en informatique sans étiquette politique affichée à la tête du mouvement «Penseurs non-conformistes-711» apparu à Stuttgart. Il a réclamé lors du meeting à Berlin la «démission immédiate» du gouvernement, déclenchant des tonnerres d'applaudissements.

Reprise de la pandémie

Comme de nombreux pays européens, l'Allemagne est confrontée ces dernières semaines à une reprise de la pandémie, avec en moyenne quelque 1500 nouveaux cas déclarés chaque jour.

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