Déterminés Les Birmans continuent de défier l'armée

ATS

15.2.2021 - 06:33

Des manifestants pro-démocratie sont à nouveau descendus dans les rues lundi en Birmanie, malgré l'intensification de la répression. La junte militaire a déployé des troupes dans plusieurs villes et a fait couper Internet.

Plusieurs centaines d'ingénieurs et d'étudiants étaient rassemblés dans le nord de Rangoun, la capitale économique. Non loin de là, près du siège de la banque centrale, des contestataires manifestaient au milieu de véhicules de l'armée, arborant des pancartes: «Nous soutenons les appels à la désobéissance civile», «rejoignez le mouvement». D'autres faisaient le salut à trois doigts, en geste de résistance.

Les forces de l'ordre, appuyées par des canons à eau et des véhicules blindés, étaient visibles à certains endroits de Rangoun, sans toutefois de présence militaire massive à ce stade, selon un journaliste de l'AFP.

La veille, des militaires s'étaient déployés dans plusieurs villes et Internet a été quasiment coupé pendant une grande partie de la nuit, une escalade de la répression vivement condamnée par l'ONU et plusieurs ambassades occidentales. Les connexions ont été rétablies lundi dans la matinée, d'après l'ONG de surveillance NetBlocks.

La junte militaire a déployé des troupes dans plusieurs villes de Birmanie.
La junte militaire a déployé des troupes dans plusieurs villes de Birmanie.
ATS

Activistes recherchés

Le putsch du 1er février a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et mis fin à une fragile transition démocratique de 10 ans. Inculpée pour avoir importé illégalement des talkie-walkies, l'ex-dirigeante de 75 ans est assignée à résidence dans la capitale administrative Naypyidaw, a assuré son parti, la ligue nationale pour la démocratie (LND). Sa détention provisoire doit normalement expirer lundi.

Responsables politiques, militants, médecins, étudiants: quelque 400 personnes ont au total été arrêtées depuis le putsch. L'armée a diffusé dimanche une liste de sept activistes renommés.

Les généraux putschistes et leur chef Min Aung Hlaing contestent la régularité des législatives de novembre, massivement remportées par la LND. Ils affirment avoir pris le pouvoir en respectant la constitution. La Birmanie a déjà vécu près de 50 ans sous le joug des militaires depuis son indépendance en 1948.

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