Présidentielle française Les candidats LR rivalisent de fermeté sur l'immigration

ATS

14.11.2021 - 23:21

Les cinq candidats à l'investiture du parti Les Républicains (LR) pour la présidentielle française ont rivalisé de fermeté sur l'immigration dimanche lors de leur deuxième débat sur BFMTV et RMC, promettant «coup d'arrêt» ou réduction du droit du sol.

Keystone-SDA

Xavier Bertrand a plaidé pour une «baisse de 30% de l'immigration du travail», de 50% de l'immigration étudiante et pour «diviser par trois l'immigration familiale». (archives)
Xavier Bertrand a plaidé pour une «baisse de 30% de l'immigration du travail», de 50% de l'immigration étudiante et pour «diviser par trois l'immigration familiale». (archives)
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Promettant que sa main «ne tremblera pas au nom de la fermeté républicaine», Xavier Bertrand a plaidé pour une «baisse de 30% de l'immigration du travail», de 50% de l'immigration étudiante et pour «diviser par trois l'immigration familiale».

Il faudra pour migrer «justifier de revenus, d'un logement suffisant, et parler français», a-t-il ajouté, en redisant sa promesse de revoir les accords du Touquet qui placent en France le contrôle de la frontière franco-britannique.

«Frein drastique»

Michel Barnier a défendu son idée de moratoire sur l'immigration afin d'y «mettre un coup d'arrêt», notamment sur le regroupement familial «que nous freinerons drastiquement». «Nous stopperons les régularisations massives», a-t-il ajouté, en jugeant nécessaire «qu'on retrouve la souveraineté juridique» sur ce sujet.

«Le moratoire, c'est pas l'immigration zéro», a répliqué Valérie Pécresse selon qui «il faut cesser le droit du sol automatique y compris en métropole», pour que les enfants nés de parents étrangers «fassent un vrai choix» à leur majorité et qu'"on vérifie leur assimilation» à l'aune de leur «respect des valeurs de la République» et de leur «casier judiciaire vierge».

Pour Eric Ciotti, l'immigration «massive» que connaît la France «remet en cause les fondements de notre histoire». Reprenant son slogan pour «que la France reste la France», il a plaidé pour «arrêter le regroupement familial» et estimé que la naturalisation ne devait être possible qu'au terme d"un «long parcours d'intégration» d'"au moins dix ans».

Philippe Juvin s'est lui dit «favorable à sortir de la CEDH (Convention européenne des droits de l'Homme) tant que l'article 8», qui consacre le droit à vivre en famille «n'a pas été réécrit». S'il a refusé l'idée de «limiter le nombre d'étudiants» qui font «partie du rayonnement de la France», il a plaidé pour mettre «fin à l'immigration sociale», et pour un «grand plan d'investissement en Afrique».

«Pas très digne»

Interrogé sur la venue d'Eric Zemmour au Bataclan samedi au soir des six ans des attentats, Michel Barnier a déploré une «provocation» qui n'est «pas très digne». «On attendait de la dignité et du respect, visiblement ce ne sont pas deux notions qui habitent M. Zemmour», a assuré Xavier Bertrand.

«C'était un moment de recueillement, dans un moment de recueillement on ne fait pas de polémique», a ajouté Valérie Pécresse. Eric Ciotti a lui estimé qu'Eric Zemmour «était libre d'aller où il veut dans un pays de liberté», en s'interrogeant sur le «procès de Moscou» qui lui est fait.

Face au flux de migrants massés à la frontière entre Bélarus et Pologne, les cinq candidats avaient précédemment plaidé pour la fermeté face au régime du président bélarusse, Michel Barnier évoquant de «traduire M. Loukatchenko devant la Cour pénale internationale».

«Nous ne devons pas accueillir ces migrants car ce serait céder au chantage», a affirmé Eric Ciotti, tandis que Xavier Bertrand a souhaité qu'"on aide les Polonais à protéger notre frontière» de l'UE. Pour Valérie Pécresse, «c'est l'existence même de l'Europe qui est en jeu».