Nicaragua Persécution des dissidents et crimes contre l'humanité se poursuivent

sn, ats

12.9.2023 - 17:54

La persécution des dissidents au Nicaragua augmente et les crimes contre l'humanité se poursuivent, selon les enquêteurs onusiens. Mardi à Genève, ils ont appelé le gouvernement à attribuer au CICR un accès sans entraves aux centres de détention.

Les opposants et les manifestants ont été harcelés au Nicaragua depuis plusieurs années par les autorités (archives).
Les opposants et les manifestants ont été harcelés au Nicaragua depuis plusieurs années par les autorités (archives).
ATS

Keystone-SDA, sn, ats

«La situation générale des droits humains s'est aggravée», a affirmé devant le Conseil des droits de l'homme le président du Groupe d'experts sur le Nicaragua, Jan-Michael Simon. En mars dernier, ces enquêteurs indépendants, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU, avaient affirmé que le président Daniel Ortega, la vice-présidente et d'autres responsables avaient perpétré de possibles crimes contre l'humanité.

Cette persécution s'est poursuivie depuis, a insisté M. Simon devant l'instance onusienne. Il en va de même pour l'impunité totale observée dans le pays depuis le début de la crise politique en 2018, selon lui. Près de 3400 organisations ont été interdites, soit la moitié de la société civile, dont deux tiers depuis un an.

Une situation qu'ont à nouveau également dénoncée mardi le haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk et la Suisse devant le Conseil. Le Groupe d'experts demande aux différents Etats d'étendre les sanctions contre les individus responsables de violations des droits humains et de crimes internationaux.

De nombreux opposants sont harcelés et incités à quitter le pays. Selon l'ONU, plus de 70 opposants restent détenus arbitrairement et sont victimes d'abus en prison ou sont parfois retenus à l'isolement. Le Groupe d'experts demande aux autorités de garantir un accès au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il déplore des «menaces quotidiennes» et une «surveillance» contre les personnes relâchées ces derniers mois.

Le gouvernement étend aussi son contrôle sur les dizaines de milliers de Nicaraguayéens qui ont fui le pays. Ces personnes ne peuvent plus y rentrer et plus de 300 d'3entre elles ont fait face à des déchéances de nationalité. Leurs avoirs sont confisqués et leurs proches restés au Nicaragua sont menacés et voient leurs libertés fondamentales souvent arbitrairement restreintes, ont dit les trois membres du groupe.