Brexit Les députés excluent un Brexit sans accord

ATS

29.1.2019 - 22:44

Ouvrant les débats, Theresa May a appelé les députés britanniques à «envoyer le message le plus clair possible» aux dirigeants européens sur ce qu'ils veulent pour le Brexit.
Ouvrant les débats, Theresa May a appelé les députés britanniques à «envoyer le message le plus clair possible» aux dirigeants européens sur ce qu'ils veulent pour le Brexit.
Source: KEYSTONE/AP ©UK Parliament /Jessica Taylor

Les députés britanniques ont voté mardi soir un amendement qui exclut une sortie de l'Union européenne sans accord. Ils ont toutefois demandé de modifier l'accord du Brexit, dont la date est fixée au 29 mars.

Cet amendement n'est toutefois pas contraignant pour le gouvernement de la Première ministre conservatrice Theresa May. Il a été adopté de justesse, par 318 députés, tandis que 310 s'y sont opposés.

Les députés britanniques ont également voté un amendement demandant de modifier l'accord de Brexit, en particulier une disposition visant à éviter le retour à une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Ils l'ont accepté par 317 voix contre 301.

«Mandat» pour négocier

Avant le vote, la Première ministre Theresa May avait estimé que cet amendement, déposé par le conservateur Graham Brady, lui donnerait «mandat» pour rouvrir les négociations. En ouvrant les débats, Theresa May a affirmé qu'elle était prête à se lancer dans de nouvelles négociations avec Bruxelles. «Je ne parle pas d'un nouvel échange de lettres mais d'une modification importante et juridiquement contraignante de l'accord de retrait», a-t-elle déclaré.

«Négocier un tel changement ne sera pas facile. Cela impliquera la réouverture de l'accord de retrait, une démarche pour laquelle je sais que l'appétit de nos partenaires européens est limité», a-t-elle ajouté. «Mais je crois qu'avec un mandat de cette assemblée, je peux obtenir un tel changement».

«Pas renégociable»

L'accord de sortie négocié entre l'UE et le Royaume Uni n'est «pas renégociable», a affirmé mardi un porte-parole du président du Conseil européen Donald Tusk.

«L'accord de retrait est et reste le meilleur moyen d'assurer un retrait ordonné du Royaume-Uni de l'UE. Le backstop (la disposition pour éviter le retour à une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord) fait partie de l'accord de retrait et l'accord n'est pas ouvert à la renégociation. Les conclusions du sommet européen de décembre sont très claires sur ce point», a déclaré le porte-parole.

M. Tusk, a précisé le porte-parole, s'est entretenu avec les chefs d'Etat ou de gouvernement des Etats membres de l'UE après que la Première ministre britannique Theresa May eut exigé des modifications dans l'accord. Et ce à l'issue du vote par les députés à Londres d'un amendement demandant de modifier l'accord de Brexit, en particulier la disposition pour l'Irlande.

Londres doit «clarifier ses intentions»

Le président français Emmanuel Macron a le premier soutenu que l'accord de retrait était «le meilleur possible» et n'était «pas renégociable». «Nous continuons d'exhorter le gouvernement britannique à clarifier dès que possible ses intentions en ce qui concerne les prochaines étapes», a dit le porte-parole de Donald Tusk.

«Si le Royaume-Uni présente une demande de prorogation motivée, les 27 membres de l'UE seront prêts à l'examiner et à prendre une décision à l'unanimité. Les 27 membres de l'UE adopteront leur décision en tenant compte des raisons et de la durée d'une éventuelle prorogation, ainsi que de la nécessité d'assurer le fonctionnement des institutions de l'UE», a-t-il averti.

Le «traité de retrait» de l'UE âprement négocié par Mme May avec l'UE avait été massivement rejeté le 15 janvier par les députés britanniques. Après cet échec, la dirigeante conservatrice n'a pas proposé de plan alternatif, contrairement à ce que réclamaient les parlementaires. Les députés ont donc rédigé des amendements susceptibles de leur donner la main sur le dossier.

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