Escalade de la guerreLes dirigeants du G7 vont demander des comptes à Poutine
ATS
11.10.2022 - 17:14
Les dirigeants du G7 ont promis mardi «de demander des comptes au président Vladimir Poutine» après les frappes russes qui pleuvent sur l'Ukraine depuis deux jours.
Keystone-SDA
11.10.2022, 17:14
11.10.2022, 19:14
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«Nous condamnons ces attaques de la façon la plus véhémente possible et rappelons que les attaques aveugles contre des populations civiles innocentes constituent un crime de guerre», ont déclaré les dirigeants dans un communiqué, après une réunion d'urgence tenue en ligne avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Les chefs d'Etat et de gouvernement du G7 ont également «déploré la stratégie russe d'escalade délibérée, y compris la mobilisation partielle des réservistes et la rhétorique nucléaire irresponsable, qui mettent en péril la paix et la sécurité mondiales». Et ils ont mis en garde Moscou, en réaffirmant que «toute utilisation d'armes chimiques, biologiques ou nucléaires par la Russie aurait de graves conséquences».
Ils ont aussi brandi la menace de nouvelles sanctions: «Nous continuerons d'imposer des coûts économiques supplémentaires à la Russie et aux individus» qui soutiennent son attaque contre l'Ukraine.
Bélarus
Les pays du G7 s'en sont aussi pris à Minsk, après l'annonce de la création d'une force militaire commune avec Moscou, qui constitue «l'exemple le plus récent de la complicité» du Belarus avec la Russie dans la guerre contre l'Ukraine.
«Nous réitérons notre appel aux autorités du Belarus à arrêter de permettre aux forces armées russes d'utiliser» leur territoire pour agir contre l'Ukraine, ont ajouté les dirigeants du G7.
Ils ont également réassuré le président Zelensky de leur soutien «financier, humanitaire, militaire, diplomatique aussi longtemps qu'il le faudra».
Et ils ont dit «attendre avec intérêt les résultats de la Conférence internationale d'experts sur le rétablissement, la reconstruction et la modernisation de l'Ukraine qui se tiendra le 25 octobre».
Cette conférence d'experts, à laquelle doit participer notamment la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, doit se tenir à Berlin.
En fin de règne
Auparavant via un message vidéo, Volodymyr Zelensky a martelé mardi que Vladimir Poutine avait encore les moyens d'une «escalade». Et d'appeler ses homologues du G7 à aider à la création d'un bouclier aérien pour arrêter les frappes russes qui pleuvent sur son pays depuis deux jours.
«Le dirigeant russe, qui est en fin de règne, a encore les moyens d'une escalade», a déclaré M. Zelensky lors d'une réunion virtuelle d'urgence des dirigeants des pays du G7, selon le texte en anglais de son discours diffusé par la présidence ukrainienne.
«Je vous demande de renforcer l'effort général pour aider financièrement à la création d'un bouclier aérien pour l'Ukraine», a-t-il dit, estimant que «des millions de personnes seront reconnaissantes au G7 pour une telle assistance».
Le président ukrainien a également accusé mardi Moscou de vouloir entraîner le Bélarus dans le conflit et a réclamé «une mission d'observateurs internationaux stationnée à la frontière entre l'Ukraine et le Bélarus pour y surveiller la situation sécuritaire».
«La Russie tente d'entraîner directement le Bélarus dans cette guerre», a-t-il dénoncé.
Lundi, Minsk avait annoncé la création d'une force militaire commune avec son allié russe et accusé Kiev de fomenter une attaque contre le Bélarus, laissant craindre son intervention directe dans le conflit en Ukraine.
«L'Ukraine n'a pas prévu et ne prévoit pas d'actions militaires contre le Bélarus», a répété mardi Volodymyr Zelensky.
100 tirs de missiles en 48 heures
Le dirigeant ukrainien a aussi de nouveau appelé ses alliés occidentaux à renforcer les sanctions contre Moscou et l'aide militaire à l'Ukraine après deux journées de bombardements d'ampleur par l'armée russe.
Le dirigeant ukrainien a comptabilisé «plus d'une centaine de tirs de missiles en moins de deux jours contre des civils et des infrastructures civiles».
«La Russie veut provoquer le chaos en Ukraine et dans l'ensemble du monde démocratique, et utilise donc tout: des frappes de missiles à la saisie d'une centrale nucléaire, des menaces de catastrophe nucléaire, du sabotage contre les infrastructures en Europe à une tentative délibérée de détruire les installations énergétiques ukrainiennes», a-t-il dénoncé.
Moscou affirme de son côté avoir touché des infrastructures énergétiques ukrainiennes dans plusieurs régions, en représailles de la destruction partielle du pont de Crimée samedi et après plusieurs échecs sur le terrain militaire.
Volodymyr Zelensky a enfin répété à ses homologues du G7 qu'il ne souhaitait pas négocier avec son homologue russe, Vladimir Poutine: «Il ne peut y avoir de dialogue avec ce dirigeant russe qui n'a pas d'avenir», a-t-il lancé.