Ethiopie Les drapeaux en berne en Ethiopie

ATS

24.6.2019 - 17:10

Les deux attaques survenues en Ethiopie sont un nouveau coup porté à l'agenda réformiste et progressiste du Premier ministre Abiy Ahmed (archives).
Les deux attaques survenues en Ethiopie sont un nouveau coup porté à l'agenda réformiste et progressiste du Premier ministre Abiy Ahmed (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/STR

Les drapeaux étaient en berne lundi en Ethiopie après les assassinats samedi du chef d'état-major de l'armée nationale et de hauts responsables régionaux. Ils ont été tués dans deux attaques séparées.

Le chef de la sécurité éthiopienne de la région Amhara, le général Asaminew Tsige, considéré comme responsable des assassinats samedi du chef d'état-major de l'armée nationale et de hauts responsables de cette région du nord-ouest, a été tué par balle lundi. Selon la télévision EBC, proche du pouvoir, le général «qui était en fuite depuis le coup d'Etat manqué de ce weekend, a été tué par balle dans le quartier Zenzelma de Bahir Dar», ville du nord-ouest de l'Ethiopie.

Dans une déclaration lue dimanche soir par un présentateur à la télévision nationale, le président de la chambre basse du Parlement éthiopien, a regretté les assassinats politiques de samedi. «C'est un jour triste pour toute la nation, nous avons perdu des patriotes». Le ministre de la Défense Lemma Megresa a lui assuré dimanche soir à la télévision que ces évènements ont mis le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique «dans une position difficile».

Tensions ethniques

Car ces deux attaques sont un nouveau coup de taille porté à l'agenda réformiste et progressiste du Premier ministre Abiy Ahmed, qui a malgré lui donné un nouvel élan à des tensions ethniques ayant fait plus d'un million de déplacés.

Dans la nuit de samedi à dimanche, le bureau du Premier ministre avait assuré qu'une «tentative orchestrée de coup d'Etat s'est produite contre l'exécutif du gouvernement régional de l'Amhara», une des neuf régions autonomes d'Ethiopie, et la deuxième la plus peuplée du pays.

Samedi après-midi, le président de la région Amhara Ambachew Mekonnen et un de ses conseillers, qui participaient à une réunion, ont été tués par un commando armé à Bahir Dar, la capitale régionale. Le procureur général de la région Migbaru Kebede, également présent à cette réunion, a succombé lundi matin à ses blessures.

Dans une attaque séparée, mais qui, selon les autorités, semble «coordonnée», le chef d'état-major des forces armées éthiopiennes, le général Seare Mekonnen, a été tué quelques heures plus tard par son garde du corps à son domicile d'Addis Abeba alors qu'il «menait l'opération» de réponse aux attaques de Bahir Dar.

Le garde du corps a été arrêté, de même que de nombreux participants à l'attaque contre le gouvernement de l'Amhara, selon les autorités.

Coup d'Etat?

L'éventuel lien entre les deux attaques ainsi que leurs motifs restent à éclaircir, alors que les observateurs mettent en doute l'affirmation des autorités qu'il s'agissait d'une tentative de coup d'Etat. Selon eux, une tentative de coup d'Etat implique généralement d'importantes manoeuvres militaires ainsi que la prise de contrôle de points stratégiques comme les aéroports ou les médias.

Les autorités ont accusé le chef de la sécurité de la région Amhara, le général Asaminew Tsige, d'être derrière l'attaque de Bahir Dar. Arrêté pour un présumé complot remontant à 2009, il avait été amnistié et libéré en 2018.

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