DéclarationLes Etats-Unis n'ont pas de «meilleur ami» que l'Allemagne
ATS
23.6.2021 - 17:17
Keystone-SDA
23.06.2021, 17:17
23.06.2021, 19:35
ATS
Le secrétaire d'Etat américain a estimé mercredi à Berlin que les Etats-Unis n'avaient pas de «meilleur ami» que l'Allemagne. Il a rencontré la chancelière allemande Angela Merkel.
«Je pense qu'il est juste de dire que les Etats-Unis n'ont pas de meilleur partenaire, de meilleur ami dans le monde que l'Allemagne», a déclaré Antony Blinken lors d'une déclaration à la presse avec la chancelière allemande. Ces propos peuvent apparaître en rupture par rapport à la position traditionnelle des Etats-Unis, qui considèrent le Royaume-Uni d'ordinaire comme leur partenaire le plus proche.
«Cela commence par des valeurs et des intérêts partagés» ainsi qu'«une conviction partagée que tous les défis que nous affrontons ont un impact sur la vie des gens», a ajouté M. Blinken, dont l'Allemagne est la première étape d'une tournée européenne. «Nous savons et nous sommes d'accord pour dire qu'aucun pays ne peut les surmonter seul», a-t-il encore dit.
Changement notable
Angela Merkel a également insisté sur la «base très commune» des positions des deux pays, notamment face à la Russie, la Chine, «mais aussi à la question de savoir quelles alliances nous pouvons forger».
Elle a promis de «poursuivre ces échanges». Cela devrait intervenir au plus tard le 15 juillet quand la chancelière qui quittera le pouvoir après les élections législatives du 26 septembre, se rendra à la Maison-Blanche, première visite depuis l'entrée en fonction de Joe Biden en janvier.
Les propos d'un Antony Blinken, connu pour être francophone et francophile, marquent un changement notable avec l'administration Trump qui pendant quatre ans avait multiplié les coups de griffe contre Berlin tant au sujet de sa balance commerciale que de sa participation au budget de l'Otan.
Compromis
Et même sur l'épineuse question du gazoduc Nord Stream 2, âpre pomme de discorde entre Washington et Berlin, les deux alliés entendent désormais se rapprocher. Antony Blinken a réaffirmé l'hostilité de son pays à ce projet, mais exprimé l'espoir de parvenir à un compromis avec l'Allemagne.
Ce gazoduc relie la Russie à l'Allemagne via la mer Baltique sans passer par l'Ukraine. Il est soutenu par Berlin, mais très critiqué à Washington et en Europe de l'Est. Mais «nous sommes déterminés à voir si nous pouvons tirer quelque chose de positif d'une situation difficile dont nous avons hérité», a ajouté Antony Blinken.
«Nous connaissons les attentes à Washington et il est extrêmement important que nous parvenions à un résultat avec lequel Washington puisse également travailler», a affirmé de son côté Heiko Maas, disant vouloir parvenir à «des résultats bientôt». Concrètement, il a notamment émis l'espoir de progrès avant la visite de la chancelière allemande Angela Merkel à Washington.
L'objectif est de parvenir au plus tard à une entente d'ici août quand l'administration américaine devra de nouveau présenter au Congrès un rapport sur le gazoduc et les sanctions prévues dans ce cadre.
Les médias allemands ont évoqué la possibilité d'un compromis incluant un mécanisme de compensation pour l'Ukraine. Principal pays de transit du gaz russe vers l'Europe aujourd'hui, ce pays redoute avec le gazoduc de perdre de l'argent et craint aussi des conséquences pour sa sécurité.