Classes non mixtes Les femmes pourront aller à l'université, assurent les talibans

ATS

29.8.2021 - 19:55

Le ministre par intérim de l'enseignement supérieur du gouvernement taliban a assuré dimanche que les Afghanes pourraient étudier à l'université, mais dans des classes non mixtes. Le nouveau régime entend y proposer un programme d'enseignement «islamique et raisonnable».

Le ministre par intérim de l'enseignement supérieur du gouvernement taliban a assuré dimanche que les Afghanes pourraient étudier à l'université, mais dans des classes non mixtes. (photo d'illustration).
Le ministre par intérim de l'enseignement supérieur du gouvernement taliban a assuré dimanche que les Afghanes pourraient étudier à l'université, mais dans des classes non mixtes. (photo d'illustration).
KEYSTONE/AP/AMIR SHAH

Depuis leur prise du pouvoir mi-août, les talibans se sont efforcés d'afficher une image d'ouverture et de modération, face aux craintes d'un retour du même type de régime fondamentaliste et brutal que lorsqu'ils étaient au pouvoir entre 1996 et 2001. L'éducation des filles et femmes était alors interdite.

Les Afghans «pourront continuer leurs études supérieures en accord avec la charia (loi islamique) en sécurité, sans que les femmes et les hommes ne soient mélangés», a annoncé le ministre par intérim, Abdul Baqi Hazzani, lors d'une réunion avec des anciens, appelé Loya Jirga.

Les talibans veulent créer «un programme d'enseignement islamique et raisonnable, en accord avec nos valeurs islamiques, nationales et historiques, et, d'un autre côté, être capable de rivaliser avec les autres pays», a-t-il précisé.

Les filles et garçons seront également séparés aux niveaux primaire et secondaire, ce qui est déjà très répandu à travers le pays, encore très conservateur.

Aucune femme présente

Aucune femme n'était présente lors de la réunion qui a eu lieu à Kaboul en présence d'autres responsables talibans. «Le ministère de l'éducation supérieure des talibans n'a consulté que des professeurs et élèves de sexe masculin au sujet de la reprise des cours à l'université», a déploré sur Twitter une conférencière employée d'une université de la capitale.

Selon elle, cela montre «la prévention systématique de la participation des femmes dans les prises de décisions» et «un écart entre les promesses des talibans et leurs actions».

Ces vingt dernières années, de plus en plus de femmes sont entrées à l'université, dans des cursus mixtes, mais avec des cours uniquement donnés par des hommes.