Vatican Les fidèles affluent pour saluer le corps de Benoît XVI

ATS

2.1.2023 - 11:36

Des milliers de fidèles affluaient lundi matin au Vatican pour rendre un dernier hommage à Benoît XVI, mort samedi à 95 ans. Son corps est exposé sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome avant ses funérailles jeudi.

Une longue queue serpentant sur la célèbre place Saint-Pierre entourée par la colonnade du Bernin s'est formée dès l'aube, en présence de nombreux médias et d'un important dispositif de sécurité.

«Je suis arrivée à 06h00, il me semblait normal de venir lui rendre hommage après tout ce qu'il a fait pour l'église», a déclaré à l'AFP soeur Anna-Maria, une religieuse italienne.

«C'était un grand pape, profond et unique», souligne de son côté Francesca Gabrielli, venue spécialement de Toscane, qui apprécie «l'atmosphère recueillie» régnant dans la basilique.

Encadré de deux gardes suisses

La dépouille de Joseph Ratzinger repose sur un catafalque tendu de tissu jaune doré, encadrée de deux gardes suisses en tenue d'apparat montant la garde, devant l'autel principal de la basilique dominé par un baldaquin de bronze aux colonnades torsadées.

Le défunt pape est vêtu de rouge (la couleur du deuil papal) et coiffé d'une mitre blanche ornée d'une ganse dorée, un chapelet dans les mains.

Les fidèles défilent en arrivant par l'allée centrale de la plus grande église du monde, la plupart photographiant le corps de l'ancien pape avec leur smartphone. Certains prient ou font le signe de croix en passant devant son catafalque.

Un grand cierge est allumé derrière lui et de nombreuses bougies brûlent à l'arrière plan. Plusieurs cardinaux et membres de la Curie sont présents, dont le secrétaire particulier du pape émérite, Mgr Georg Ganswein, qui reçoit des poignées de main en signe de condoléances

Meloni présente

Les portes de l'immense basilique sont ouvertes au public de 09h00 jusqu'à 19h00, puis de 07h00 à 19h00 mardi et mercredi. L'entrée est libre et ne nécessite pas la réservation de billets. La Première ministre italienne d'extrême droite Giorgia Meloni figurait parmi les premiers visiteurs.

La basilique Saint-Pierre, chef-d'oeuvre d'architecture mêlant les styles Renaissance et Baroque achevé en 1626, est l'un des lieux les plus saints du christianisme, puisqu'elle abrite la sépulture de l'apôtre saint Pierre, disciple du Christ et premier évêque de Rome, dont les papes sont les successeurs.

Funérailles inédites

Brillant théologien et fervent gardien du dogme, Benoît XVI, qui avait renoncé en 2013 à sa charge à cause de ses forces déclinantes, s'est éteint paisiblement samedi matin au monastère où il vivait depuis sa renonciation en 2013, situé au coeur des jardins du Vatican.

Les funérailles célébrées par François pour son prédécesseur, à la tête de l'Eglise catholique de 2005 à 2013, constitueront un événement inédit dans l'histoire deux fois millénaire de l'Eglise catholique, et mettront un point final à la cohabitation insolite des deux hommes en blanc.

La cérémonie, «solennelle mais sobre» selon le Vatican, se tiendra jeudi à partir de 09h30 place Saint-Pierre, là-même où les funérailles de son prédécesseur Jean Paul II avaient attiré un million de personnes en 2005. Le premier pape allemand de l'histoire moderne sera ensuite inhumé dans une crypte de la basilique.

«Seigneur, je t'aime»

Les derniers mots de Benoît XVI, prononcés en italien quelques heures avant sa mort samedi en présence d'une infirmière à son chevet, ont été: «Seigneur, je t'aime», a rapporté son secrétaire particulier, Mgr Georg Gänswein, à Vatican News, le site d'informations officiel du Saint-Siège.

Après ses huit ans d'un pontificat marqué par de multiples crises, Benoît XVI avait été rattrapé début 2022 par le drame de la pédocriminalité dans l'Eglise. Mis en cause par un rapport en Allemagne sur sa gestion des violences sexuelles lorsqu'il était archevêque de Munich, il était sorti de son silence pour demander «pardon» mais avait assuré n'avoir jamais couvert de pédocriminel.

Né en 1927, Joseph Ratzinger a enseigné la théologie durant 25 ans en Allemagne avant d'être nommé archevêque de Munich. Il est ensuite devenu le strict gardien du dogme de l'Eglise durant un autre quart de siècle à Rome à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, puis pape pendant huit ans, succédant à Jean Paul II.

Dernier pape à avoir participé au Concile Vatican II, il a toutefois défendu une ligne conservatrice à la tête de l'Eglise, notamment sur l'avortement, l'homosexualité et l'euthanasie.