PandémieLes frontières se ferment, les manifestations se multiplient
ATS
26.1.2021 - 18:39
Dans un monde où les frontières sont davantage contrôlées, les restrictions et confinements destinés à enrayer la progression de la pandémie sont de plus en plus contestés. Elles mènent à des violences dans plusieurs pays, comme aux Pays-Bas.
Seul espoir à l'horizon, la campagne de vaccination contre le coronavirus progresse de façon inégale: si le président Joe Biden prédit grâce à elle une immunité collective des Américains d'ici l'été, dans bien d'autres pays elle marque le pas, faute de doses, ou a à peine commencé, faute de moyens.
La pandémie, qui a contaminé près de cent millions de personnes dans le monde, va amputer le Produit intérieur brut mondial de 22'000 milliards de dollars entre 2020 et 2025, a estimé mardi le Fonds monétaire international (FMI).
Emeutes
Aux Pays-Bas, pour la troisième nuit consécutive, les opposants au couvre-feu ont organisé lundi soir des manifestations qui ont dégénéré en violentes émeutes, entre affrontements avec les forces de l'ordre et actes de vandalisme contre des commerces. Au moins 184 personnes ont été arrêtées et au moins dix policiers ont été blessés, a indiqué mardi la police.
Le Premier ministre Mark Rutte avait condamné lundi «la violence criminelle». «Vous ne capitulez pas devant les gens qui cassent les vitrines des magasins», a affirmé mardi le ministre des Finances Wopke Hoekstra. Selon lui, les personnes à l'origine des émeutes ne sont pas des protestataires légitimes mais «c'est la racaille qui fait cela».
En Israël, après de premiers heurts lundi, des violences ont à nouveau éclaté mardi entre policiers et juifs ultra-orthodoxes opposés aux mesures sanitaires. A Jérusalem, dans le quartier orthodoxe de Mea Sharim, des manifestants ont incendié des poubelles et lancé des tomates en direction des policiers qui ont, eux, utilisé un canon à eau pour tenter de disperser la foule. La police a annoncé avoir arrêté au moins 14 personnes.
A Tripoli, grande ville du Nord du Liban où le taux de pauvreté est le plus élevé du pays, de jeunes manifestants ont protesté dimanche soir contre les mesures de confinement qui les réduisent à la misère. La Croix-Rouge libanaise a fait état de plus de trente blessés. Le pays a prolongé un confinement strict jusqu'au 8 février.
Fossé vaccinal
A travers le monde, les restrictions se maintiennent ou se durcissent alors que la vaccination s'est enclenchée il y a un mois: plus de 63,5 millions de doses de vaccins ont été administrées dans au moins 68 pays ou territoires, selon un comptage de l'AFP.
Mais le fossé vaccinal entre riches et pauvres se creuse, s'est inquiétée l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), qui a besoin de 26 milliards de dollars pour son dispositif accélérant l'accès aux outils de lutte contre le Covid-19.
Dans un discours devant le Forum économique mondial (WEF) en ligne, la chancelière allemande Angela Merkel a appelé mardi à une répartition «équitable» des vaccins dans le monde, alors qu'une concurrence accrue émerge entre pays du fait d'une offre encore réduite des laboratoires pharmaceutiques.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a pour sa part condamné les «pays riches qui accaparent ces vaccins». «Nous les appelons à mettre à disposition les doses excédentaires commandées et thésaurisées», a-t-il déclaré.
Frontières fermées
Le Covid-19 a tué au moins 2,1 millions de personnes et en a contaminé plus de 99,6 dans le monde, selon un bilan établi mardi par l'AFP. Mardi doit entrer en vigueur le test négatif au Covid-19 obligatoire pour tout voyageur arrivant aux Etats-Unis par avion.
En Nouvelle-Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern s'attend à garder closes ses frontières nationales «la majeure partie de cette année».
L'Allemagne, pour sa part, envisage de réduire à «presque à néant» le trafic international aérien à destination de son territoire. «Le danger représenté par les différentes mutations de virus exige que nous examinions et discutions au sein du gouvernement de mesures drastiques», a expliqué le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer.
La Belgique a décidé qu'à compter de mercredi et jusqu'au 1er mars, les voyages non essentiels vers et hors de son territoire sont interdits, allant ainsi plus loin que les recommandations de l'UE, qui demande d'éviter les voyages d'agrément.