Manifestation Les Haïtiens dans la rue contre un retour de la «dictature»

ATS

1.3.2021 - 08:23

Plusieurs milliers d'Haïtiens ont manifesté dimanche à Port-au-Prince et dans quelques villes de province pour dénoncer la recrudescence des enlèvements commis par les gangs. Ils ont accusé le pouvoir en place de chercher à imposer une nouvelle «dictature».

Le peuple haïtien est descendu dans la rue dimanche 28 février, remettant en cause la légitimité du pouvoir en place.
Le peuple haïtien est descendu dans la rue dimanche 28 février, remettant en cause la légitimité du pouvoir en place.
KEYSTONE

Depuis l'automne, Haïti enregistre une recrudescence des enlèvements contre rançon, qui touchent indistinctement les habitants les plus riches et la majorité vivant sous le seuil de pauvreté.

Les manifestants se sont ainsi émus de l'assassinat par des inconnus dimanche matin d'un pédiatre de 63 ans devant sa clinique dans la capitale. Selon les riverains témoignant auprès de médias locaux, ils auraient tenté de l'enlever.

«Dans un pays qui manque déjà cruellement de médecins... Des malveillants, malintentionnés ont tué cet homme et on ne sent pas que les autorités soient motivées à résoudre ce problème» a déploré un manifestant, Elysée Polycarpe.

Scrutin annulé

D'autres ont mis en cause la légitimité du président Jovenel Moïse. Ils ont dénoncé et des velléités de «dictature» de la part du pouvoir en place.

M. Moïse soutient que son mandat à la tête du pays caribéen court jusqu'au 7 février 2022. Mais cette date est dénoncée par une partie de la classe politique haïtienne, selon qui son mandat de cinq ans est arrivé à terme le 7 février dernier. Ce désaccord de date tient au fait que M. Moïse avait été élu lors d'un scrutin annulé pour fraudes, puis réélu un an plus tard.

Privé de Parlement, le pays s'est encore davantage enfoncé dans la crise en 2020. Isolé, le président Moïse gouverne par décret, alimentant une défiance croissante au sein de la population. Il a annoncé l'organisation du premier tour des élections présidentielle et législatives en septembre.

Un référendum constitutionnel est également prévu pour juin. Cette procédure inédite attise les critiques jusque dans le camp de Jovenel Moïse, car la procédure choisie ne semble pas respecter les dispositions de l'actuelle constitution.

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