Elections européennes Les Irlandais et les Tchèques aux urnes

ATS

24.5.2019 - 17:56

Aux Pays-Bas, les estimations placent les travaillistes (PvdA) de Frans Timmermans, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, en tête.
Aux Pays-Bas, les estimations placent les travaillistes (PvdA) de Frans Timmermans, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, en tête.
Source: KEYSTONE/EPA ANP/MARCEL VAN HOORN

L'Irlande et la République tchèque votaient vendredi au deuxième jour des élections européennes. Celles-ci attisent les ambitions des populistes à travers le continent, et se déroulent, côté irlandais, dans un climat d'inquiétude lié au Brexit.

Une poussée des mouvements nationalistes et populistes est attendue lors du scrutin, mais une première surprise est venue des Pays-Bas: les estimations, après un vote jeudi, placent les travaillistes (PvdA) de Frans Timmermans, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, devant les libéraux (VVD) et les populistes (FvD). Ces derniers étaient attendus en force.

Avec 18,1% des suffrages, le PvdA devrait remporter cinq des 26 sièges alloués aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté et la démocratie (VVD) du Premier ministre Mark Rutte, pro-européen, quatre sièges avec 15% des suffrages, et le Forum de la démocratie (FvD) du populiste eurosceptique Thierry Baudet trois sièges avec 11% des suffrages, d'après les estimations Ipsos pour la télévision publique NOS.

Quatre cents millions d'électeurs

Les Pays-Bas ont ouvert le bal des européennes jeudi, avec le Royaume-Uni, où l'élection a été organisée en catastrophe après le report du divorce avec l'UE au 31 octobre au plus tard.

Au lendemain de ce scrutin chaotique, la Première ministre conservatrice Theresa May a annoncé vendredi sa démission, effective au 7 juin, usée par l'interminable saga du Brexit qu'elle n'a pas réussi à mettre en oeuvre à la date prévue du 29 mars.

Samedi, ce sera au tour de la Lettonie, de Malte et de la Slovaquie, les autres pays de l'UE se prononçant dimanche.

Plus de 400 millions d'électeurs sont appelés à voter dans 28 pays pour élire 751 députés européens. Les résultats officiels seront publiés dimanche soir, après la clôture du scrutin (23h00 heure suisse) à travers le continent.

Anti-européens en tête

En France, d'après les derniers sondages, le Rassemblement national de Marine Le Pen (extrême droite) devance La République en Marche (LREM) du président Emmanuel Macron, tandis qu'en Italie la Ligue de Matteo Salvini fait la course en tête avec un discours anti-UE.

«La montée des anti-Européens (...) fait assez peur dans certaines parties de l'Europe», a confié Fiona Corbette, une Irlandaise à la sortie vendredi d'un bureau de vote dublinois. Elle-même jugeait l'adhésion de son pays à l'UE «mutuellement bénéfique».

Au Royaume-Uni, c'est le Parti du Brexit du sulfureux Nigel Farage, partisan d'une rupture sans concession avec Bruxelles, qui caracolait en tête des sondages, porté par la lassitude et la frustration des électeurs devant les atermoiements sur le Brexit.

Mobilisation en Irlande

En Irlande, les bureaux de vote du pays ont ouvert à 07h00. La plupart des principaux partis politiques se sont fortement mobilisés pour renforcer la place de leur pays dans le projet européen. Une manière d'atténuer les conséquences du Brexit pour l'économie irlandaise.

Actuellement douze au Parlement, les eurodéputés irlandais gagnent lors de ces élections deux nouveaux sièges, récupérés parmi les places censées être laissées vacantes prochainement par les Britanniques. Les Irlandais étaient aussi appelés vendredi à se prononcer, par référendum, sur la modernisation du divorce dans leur pays.

Babis favori à Prague

En République tchèque, seul pays où le scrutin est étalé sur deux jours, le mouvement populiste ANO du Premier ministre tchèque, le milliardaire Andrej Babis, part favori malgré une vague de protestations antigouvernementales dans ce pays membre de l'UE depuis 2004.

Inculpé pour fraude présumée aux subventions européennes, M. Babis, 64 ans, fait également objet d'une enquête de l'UE sur un possible conflit d'intérêt entre ses activités politiques et ses affaires.

Toutefois, ANO remporterait les élections européennes avec plus de 25% des voix devant le parti de droite ODS et le Parti pirate (14% chacun), selon un sondage de l'institut Median auprès plus de 2100 personnes.

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