Khan Younès «encerclé» Israël annonce la mort de 24 soldats en une journée

ATS

23.1.2024 - 15:05

L'armée israélienne a affirmé mardi avoir «encerclé» Khan Younès, principale localité du sud de Gaza et ville natale de Yahya Sinouar, considéré comme l'architecte de l'attaque du 7 octobre. Israël a pour sa part annoncé la mort de 24 soldats dans l'enclave lundi.

Un Palestinien devant le corps d'un enfant tué dans un bombardement israélien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Un Palestinien devant le corps d'un enfant tué dans un bombardement israélien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
ATS

A Khan Younès, des témoins ont fait état mardi de tirs d'artillerie israéliens près de l'hôpital Nasser. Le Croissant-Rouge palestinien a accusé l'armée israélienne d'avoir visé son QG dans cette ville, et blessé des personnes réfugiées dans l'enceinte de l'hôpital.

Le petit territoire palestinien assiégé et dévasté est menacé «d'une famine imminente» a dénoncé l'ONU à Genève, alors qu'au moins 1,7 des 2,4 millions d'habitants ont fui leur foyer, beaucoup se massant dans le sud où ils vivent dans des conditions précaires. Les Gazaouis sont aussi confrontés à une nouvelle coupures d'internet et téléphone.

En train de miner des bâtiments

Israël déplore de son côté sa plus lourde perte militaire en une journée depuis le début de son offensive terrestre dans le territoire palestinien, alors que les pressions s'accentuent sur son gouvernement pour une trêve dans la guerre contre le Hamas.

Selon le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari, 21 «réservistes» sont morts lundi dans l'effondrement de deux bâtiments qu'ils étaient en train de miner dans le sud de la bande de Gaza, après un tir de roquette contre un tank à proximité.

Avec la mort de trois autres soldats dans un incident séparé, Israël a enregistré la perte quotidienne la plus lourde depuis le 27 octobre, portant le bilan total des militaires tués à 221.

C'est un «coup dur», a admis le ministre de la Défense Yoav Gallant, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, annonçant l'ouverture d'une enquête sur le «désastre» de la mort des réservistes.

Plus de 25'000 morts à Gaza

Dernier épisode du très long conflit israélo-palestinien, la guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1140 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre lors d'une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.

Israël a juré «d'anéantir» le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 25'490 Palestiniens, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Appels pour une trêve

La poursuite du conflit et son coût humain font monter la pression sur le gouvernement israélien pour qu'il négocie une nouvelle trêve avec le Hamas, et prépare l'après-guerre dans la bande côtière.

En Israël, «les gens vont demander des réponses claires sur les raisons et le but de cette opération à Gaza», dit à l'AFP Israela Oron, experte en sécurité à l'Université Ben-Gourion.

Selon le site d'informations américain Axios, Israël a proposé au Hamas, via la médiation de l'Egypte et du Qatar, une pause de deux mois dans les opérations militaires à Gaza pour un échange entre des prisonniers palestiniens et tous les otages, vivants et décédés.

«Initiative» israélienne

Benjamin Netanyahu, qui rejette l'idée d'un arrêt des combats, a évoqué lundi avec les proches d'otages une «initiative» israélienne mais sans détails, selon la presse locale.

Le gouvernement israélien refuse aussi de discuter d'une «solution à deux Etats» pour une paix durable, avec un Etat palestinien indépendant aux côtés d'Israël, irritant la communauté internationale.

Conséquences dans la région

Le conflit exacerbe aussi les tensions entre Israël et les alliés pro-Iran du Hamas dans la région. Le Hezbollah libanais a annoncé avoir tiré mardi des missiles sur la base militaire de Meron, dans le nord d'Israël, déjà visée début janvier après l'élimination au Liban, imputée à Israël, du numéro deux du Hamas.

Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont eux mené de nouvelles frappes contre des sites Houthis au Yémen dans la nuit pour «affaiblir» l'arsenal militaire de ces rebelles qui multiplient les attaques contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le commerce international.

«Ces attaques ne resteront pas sans réponse et impunies», a réagi le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree.