Japon Les Japonais aux urnes

ATS

21.7.2019 - 18:02

En novembre prochain, Shinzo Abe (au centre) deviendra le chef de gouvernement japonais à la plus grande longévité, dépassant le record de Taro Katsura, en poste à trois reprises entre 1901 et 1913.
En novembre prochain, Shinzo Abe (au centre) deviendra le chef de gouvernement japonais à la plus grande longévité, dépassant le record de Taro Katsura, en poste à trois reprises entre 1901 et 1913.
Source: KEYSTONE/EPA/KIMIMASA MAYAMA

La coalition au pouvoir au Japon est assurée, selon les médias, d'une confortable majorité au Sénat après les élections de dimanche. Le Premier ministre Shinzo Abe va pouvoir ainsi avancer vers son ultime ambition: réformer la Constitution.

Le Parti libéral-démocrate (PLD, conservateur) de M. Abe devrait remporter entre 55 et 63 sièges à lui seul sur les 124 en jeu correspondant à la moitié de la Chambre haute, selon les estimations de la chaîne publique NHK. Son allié, le Komeito, en aurait entre 12 et 14.

Avec d'autres partis favorables comme eux à la réforme de la Constitution, ils pourraient ainsi obtenir 85 sièges ou plus. Combinés à ceux déjà contrôlés dans la moitié non remise en jeu, ils auraient ainsi la majorité des deux tiers nécessaire pour réviser la charte fondamentale pacifiste qui n'a jamais été amendée depuis son entrée en vigueur en 1947.

Le Premier ministre veut y modifier plusieurs aspects, notamment y inscrire l'existence de forces armées nationales. Il espère que le débat, qui divise, pourra s'ouvrir franchement après cette étape des sénatoriales.

Record au gouvernement

En s'offrant un nouveau succès, M. Abe va en théorie pouvoir rester dans son fauteuil de Premier ministre jusqu'à la fin de son troisième mandat de trois ans comme président du PLD, en 2021.

En novembre prochain, il deviendra le chef de gouvernement japonais à la plus grande longévité, dépassant le record de Taro Katsura, en poste à trois reprises entre 1901 et 1913.

Le taux de participation, pas encore disponible à la fermeture des bureaux de vote à 20h00 heure locale (13h00 suisse), risque d'être cependant très faible. Quelque 17 millions des 100 millions d'inscrits avaient exprimé leur choix avant dimanche via le système de vote anticipé.

Retraite, taxe sur la consommation, Constitution, éducation étaient les grands thèmes de campagne, mais la suprématie du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite), présidé par M. Abe, avait peu de risque d'être entamée.

La cote de popularité du gouvernement Abe, qui se maintient au pouvoir depuis fin 2012, se situait autour de 45% dans le dernier sondage en date de la NHK. Un tiers des personnes interrogées se disait au contraire insatisfaites de l'action de l'exécutif.

Pas de rival

«Je soutiens l'actuel gouvernement car je ne vois pas d'autre choix», a confié à l'AFP une électrice de 45 ans, Yoshiko Iida, reflétant l'opinion d'une partie non négligeable de l'électorat.

«J'ai opté pour un candidat de l'opposition, mais peu importe qui est élu, rien ne changera, je n'ai pas d'attente particulière», disait de son côté Susumu Rokkaku, 85 ans.

M. Abe est davantage soutenu par les jeunes, qui aiment la stabilité, que par les personnes âgées, qui s'inquiètent de sa volonté de revoir la Constitution pacifiste. La force d'Abe «repose cependant surtout sur un soutien passif résultant de l'absence de rival», résume Shinichi Nishikawa, politologue de l'Université Meiji.

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