Mystère Cuba: les lésions inexpliquées chez les diplomates américains

ATS

13.12.2018 - 05:43

La cause des lésions cérébrales des diplomates américains en poste à La Havane reste une énigme totale (archives).
La cause des lésions cérébrales des diplomates américains en poste à La Havane reste une énigme totale (archives).
Source: KEYSTONE/AP/RAMON ESPINOSA

Des chercheurs ayant examiné les diplomates américains qui ont subi de mystérieuses lésions cérébrales à Cuba ont livré des conclusions partielles mercredi. Les symptômes sont plus complexes que rapporté précédemment, mais la cause reste une énigme totale.

Le problème avait commencé à l'automne 2016. Des diplomates américains ont commencé à se plaindre de douleurs dans l'oreille après avoir entendu des sons à haute fréquence ou subi ce qu'ils ont décrit comme une pression sur les tympans.

Des médias avaient évoqué l'usage d'une hypothétique arme acoustique, mais sans qu'aucune preuve n'étaie cette hypothèse. L'affaire avait conduit les Etats-Unis à retirer en 2017 une partie de leur personnel diplomatique de Cuba, provoquant de vives tensions entre les deux gouvernements.

Des chercheurs des universités de Miami et de Pittsburgh ont étudié les symptômes de 25 personnes dans la "phase aiguë", peu après leurs débuts. Ils ont publié leurs résultats mercredi dans une revue médicale, Laryngoscope Investigative Otolaryngology.

"Ce n'est pas de l'hystérie"

Les patients se plaignaient au début de "vertiges et de désorientation", en plus de problèmes d'audition, a expliqué Bonnie Levin, professeure de neurologie à l'université de Miami. Mais "les tests d'audition standards n'ont révélé aucune perte d'audition, sauf chez deux personnes qui avaient une perte d'audition avant de venir dans notre clinique".

Les patients avaient en revanche des problèmes d'équilibre, ce qui suggère que l'oreille interne a été affectée. Les victimes ont aussi rapporté ressentir un "brouillard cognitif", a-t-elle décrit.

Parmi les autres problèmes rapportés: anxiété, irritabilité, difficulté à gérer ses émotions, sautes d'humeur, impatience et difficulté à se concentrer. Leur mémoire leur semblait moins performante lorsqu'il s'agissait d'accomplir des tâches complexes.

"Nous disposons de preuves mesurables et quantifiables qu'il s'est vraiment passé quelque chose. Ce n'est pas de l'hystérie", a dit Carey Balaban, professeur d'oto-rhino-laryngologie à l'université de Pittsburgh. "Nous ne savons pas à quoi ils ont été exposés et nous ne pouvons absolument pas inférer si cela était délibéré ou accidentel".

"Les symptômes de ces personnes n'étaient pas aléatoires, ils n'étaient pas isolés et ils correspondent les uns aux autres", a ajouté Bonnie Levin.

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