Etape majeure du hadjLes pèlerins musulmans convergent vers Mina
ATS
26.6.2023 - 19:25
Des centaines de milliers de pèlerins sont arrivés lundi sur le site de Mina, à quelques kilomètres de la Grande Mosquée de La Mecque. Cela pour accomplir l'un des principaux rites du hadj, le grand pèlerinage musulman dans l'ouest de l'Arabie saoudite.
26.06.2023, 19:25
26.06.2023, 20:58
ATS
Sous un soleil de plomb, les fidèles ont fait le voyage à pied ou à bord de bus climatisés jusqu'à Mina, où ils passeront la nuit avant l'ascension mardi du Mont Arafat, point culminant de l'un des plus grands rassemblements religieux au monde.
«C'est une expérience qui en vaut la peine», raconte Salim Ibrahim, un Nigérian de 39 ans, faisant fi des températures qui frôlent les 45 degrés Celsius. «Même si la chaleur devient plus forte, je referai le hadj», assure-t-il.
«Tawaf»
Après avoir accompli dimanche le rite du «tawaf», ou circumambulation, qui consiste à tourner autour de la Kaaba, une structure cubique noire géante vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier, les fidèles dormiront dans des tentes blanches climatisées à Mina.
Ce lieu est situé dans une vallée surplombée de montagnes rocheuses, à sept kilomètres de la Grande Mosquée de La Mecque, la ville la plus sacrée de l'islam.
La plupart des pèlerins ont choisi d'y venir en bus, tandis que de rares piétons marchaient lentement sous une chaleur écrasante, portant des ombrelles pour se protéger du soleil.
C'est «un rêve qui se réalise», témoigne Jamila Hamoudi, une enseignante marocaine de 62 ans, coiffée d'une casquette aux couleurs de son pays.
Affluence record
Le hadj, qui consiste en une série de rites codifiés se déroulant sur plusieurs jours au coeur de La Mecque et ses environs, est l'un des cinq piliers de l'islam. Il doit être entrepris par tout musulman au moins une fois dans sa vie s'il en a les moyens.
Ceux qui l'accomplissent se verront octroyer le titre honorifique de «hadj», qui induit le respect.
Cette année, le pèlerinage devrait être le plus grand de l'histoire, selon les autorités saoudiennes qui espèrent dépasser le nombre de 2,5 millions de visiteurs atteint en 2019.
En 2020 et 2021, au plus fort de la pandémie de Covid-19, seuls quelques milliers de fidèles avaient été accueillis dans le royaume, avant que le quota ne soit relevé à 926'000 l'année dernière.
Sous haute sécurité
Le hadj se déroule sous haute sécurité pour éviter une répétition des tragédies qui ont émaillé son histoire. Une bousculade avait notamment fait 2300 mors en 2015, mais aucun incident majeur n'a été signalé depuis.
Des hélicoptères ainsi que des drones dotés d'intelligence artificielle ont été déployés pour surveiller le flux de pèlerins vers Mina, ont indiqué les autorités. Des bus autonomes, utilisant la même technologie et pouvant transporter jusqu'à 11 passagers, ont été mis en service.
Les visiteurs n'ayant pas obtenu le permis nécessaire pour faire le hadj sont passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison et d'une amende de 50'000 riyals (13'300 dollars).
La chaleur, risque mortel
Les températures élevées dans l'une des régions les plus chaudes du monde représentent l'un des principaux risques pour les pèlerins. Le ministère saoudien de la Santé a appelé les personnes à risque à rester à l'intérieur à la mi-journée et installé quatre hôpitaux, ainsi que 26 centres de soins à Mina.
Avant de quitter La Mecque, Habiba, une Marocaine qui effectuait le hadj avec son mari, a fait un malaise en raison de la chaleur. «Le climat est très chaud ici par rapport au Maroc, et nous nous sentons épuisés», a raconté son mari, Rahim Abdennacer, un homme d'affaires de 62 ans, en lui versant de l'eau sur la tête près de la Grande Mosquée.
Dans le campement géant de Mina, de nombreux camions de pompiers ont été déployés.
Mont Arafat
Après la nuit à Mina, les pèlerins passeront plusieurs heures mardi à prier et réciter le Coran sur le mont Arafat, où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon, étape-phare du hadj.
«Je ressens un bonheur indescriptible. Je sens que je vais renaître», confie Fawaz Abdallah, un ingénieur syrien de 48 ans, en cherchant une tente pour passer la nuit avec sa femme.
Mercredi, les fidèles procèderont à la lapidation symbolique de Satan, en jetant des pierres sur des lieux symbolisant le diable, avant de retourner à La Mecque pour une dernière circumambulation de la Kaaba.