Important soutienLes républicains restent rangés derrière Trump
ATS
21.5.2021 - 07:52
Faut-il désormais forcément être trumpiste pour jouer un rôle au parti républicain? Au Congrès américain, ses élus sont presque tous rangés au garde-à-vous derrière l'ex-président, adhérant publiquement à la thèse infondée d'une fraude électorale au profit de Joe Biden, ou préférant éviter le sujet.
Keystone-SDA
21.05.2021, 07:52
ATS
Si les ténors républicains ont reconnu que le démocrate était le nouveau président légitime des Etats-Unis, dans les couloirs du Capitole, siège du Congrès, ils sont peu à contredire le tempétueux milliardaire. Ils affirment vouloir plutôt se concentrer sur les élections parlementaires cruciales de 2022.
«Tout cela est derrière nous», a affirmé mardi à l'AFP le sénateur républicain du Texas John Cornyn. Mais Donald Trump, qui n'a jamais formellement reconnu la victoire de son rival, ne veut pas tourner la page.
«Regardez juste les faits et les données. Il n'a absolument pas pu remporter l'élection présidentielle de 2020!», a encore écrit le magnat de l'immobilier dimanche soir.
Critiques très rares
Même si ses dizaines de recours contre les résultats de l'élection ont été rejetés par les tribunaux, ses allégations martelées depuis des mois ont pris racine chez les électeurs républicains. Un sondage de la chaîne CBS montrait récemment que 67% d'entre eux estimaient que Joe Biden n'était pas le vainqueur légitime.
«Je suis d'accord avec eux à 100%» a réagi le milliardaire, qui, privé de réseaux sociaux, multiplie les communiqués depuis sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. Un «grand mensonge» dangereux, selon l'élue républicaine Liz Cheney. Il a en effet déjà provoqué l'assaut meurtrier du 6 janvier mené par des manifestants pro-Trump, estime-t-elle, et il pourrait de nouveau inciter des violences.
L'élue du Wyoming figurait parmi les rares républicains – 10 sur 211 – à avoir voté à la chambre des représentants avec les démocrates pour accuser Donald Trump d'«incitation à l'insurrection» dans cette attaque. Il avait ensuite été acquitté par le Sénat en février, faute de voix suffisantes dans son «Grand Old Party».
Mais ces vives critiques sont très rares chez les républicains du Congrès. Et ont valu la semaine dernière à cette conservatrice issue d'une puissante dynastie politique d'être évincée de la hiérarchie du parti.
Ils bottent en touche
Désormais à sa place de numéro trois des républicains à la chambre, la jeune élue Elise Stefanik relaie, elle aussi, les soupçons de fraudes dans certains Etats. Elle juge que Donald Trump est «essentiel» pour que l'opposition républicaine reprenne le contrôle du Congrès en 2022, lors des élections parlementaires des «midterms».
D'autres craignent au contraire que les accusations à répétition lancées par Donald Trump contre le système électoral sapent la confiance de ses électeurs, et les découragent d'aller voter. Mais la plupart évitent de le critiquer frontalement, sans doute soucieux de ne pas s'attirer les foudres des électeurs républicains, chez qui il reste très populaire.
Après l'avoir déclaré «responsable» des violences du Capitole en février, le chef des républicains au Sénat Mitch McConnell esquive ainsi soigneusement les questions sur le milliardaire, à qui il dit n'avoir pas parlé depuis décembre. D'autres parlementaires bottent aussi en touche.
«Pas vu»
Donald Trump vous empêche-t-il de vous concentrer sur 2022 en reparlant de Joe Biden et de la dernière présidentielle? «Je n'ai pas vu le communiqué», répondait mardi, à deux reprises, à l'AFP l'élu républicain de la chambre Byron Donalds, avant de reprendre la ligne du parti: «Nous nous concentrons sur [...] les mauvaises politiques» du gouvernement Biden «et nous nous attachons à reprendre la chambre en 2022».
Mais la majorité des républicains du Congrès soutient l'ex-président... et ses allégations. «Il y a certainement eu fraude», affirmait mardi à l'AFP le conservateur Louie Gohmert, autre élu de la chambre basse.
«Tout ce que je sais, c'est que de nombreux Américains ont des inquiétudes sur la façon dont l'élection de 2020 a été menée», renchérissait Jim Jordan, grand allié de Donald Trump à la chambre.
L'ex-président doit-il s'impliquer dans la campagne des «midterms»? «Oh, il sera définitivement impliqué», a-t-il lancé à l'AFP dans un éclat de rire. «C'est toujours un atout quand le dirigeant d'un parti s'implique dans les élections.»