Syrie Les Syriens appelés aux urnes

ATS

19.7.2020 - 18:39

L'économie syrienne, ravagée par des années de guerre, est en chute libre ces derniers temps.
L'économie syrienne, ravagée par des années de guerre, est en chute libre ces derniers temps.
Source: KEYSTONE/EPA/YOUSSEF BADAWI

Les Syriens ont élu dimanche leurs députés dans un pays ravagé par la guerre et en plein marasme économique. Le parti de Bachar al-Assad, qui a consolidé son emprise sur l'immense majorité du territoire, remporte généralement haut la main les législatives.

Il s'agit des troisièmes élections parlementaires depuis le début en 2011 d'un conflit ayant fait plus de 380'000 morts et provoqué l'exode de millions de personnes, tandis que le régime et ses piliers sont frappés de sanctions occidentales.

Plus de 7000 bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (06h00 en Suisse) dans les zones gouvernementales. Ils devaient fermer en principe à 23h00, après une prolongation de quatre heures décidée par la commission électorale, a rapporté l'agence officielle Sana. Pour la première fois, le scrutin se déroule aussi dans d'anciens bastions de la rébellion.

Le parti Baas, au pouvoir depuis un demi-siècle et intimement lié au clan Assad, remporte généralement haut la main ces législatives organisées tous les quatre ans pour élire 250 députés, tandis que la majorité des opposants vivent en exil ou dans les secteurs échappant au contrôle de Damas.

Scrutin repoussé

Le président Assad et son épouse Asma ont voté à Damas, a annoncé la présidence syrienne en publiant des photos du couple portant des masques de protection contre le nouveau coronavirus. Dans la capitale également, des dizaines d'électeurs se sont rendus dans les bureaux de vote, a constaté un correspondant de l'AFP.

Non loin d'un bureau de vote sur l'Avenue de Bagdad, des bénévoles ont exhibé les programmes et les photos de leurs candidats, essayant d'influencer le choix des électeurs qui se pressent devant les urnes.

A la veille du scrutin, une personne a été tuée et une autre blessée dans l'explosion de deux bombes près d'une mosquée dans la banlieue sud de Damas, selon Sana.

Initialement prévues en avril, les élections ont été repoussées à deux reprises en raison de la pandémie qui a contaminé 496 personnes et fait 25 morts dans les régions du régime, selon les données officielles. Lors des législatives de 2016, le taux de participation avait été de 57.56%.

Pauvreté

L'opposition en exil a qualifié le scrutin de «mascarade». Selon la commission électorale, des bureaux de vote ont été installés pour la première fois dans la Ghouta orientale, ex-enclave insurgée aux portes de la capitale. Mais aussi dans des territoires reconquis dans la province d'Idleb (nord-ouest), ultime grand bastion antirégime qui reste dans le viseur de Damas.

Damas a enchaîné ces dernières années les victoires grâce au soutien militaire de la Russie et de l'Iran, jusqu'à récupérer plus de 70% du territoire national.

Aujourd'hui toutefois, les programmes des candidats sont dominés par les questions économiques et sociales, promettant notamment des solutions à la flambée des prix et la réhabilitation des infrastructures. Depuis plusieurs mois, l'économie est en chute libre, avec une dépréciation historique de la monnaie. Plus de 80% de la population vit dans la pauvreté, selon l'ONU.

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