Opérations escargotLes taxis aussi bloquent plusieurs axes majeurs en France
bu
29.1.2024 - 12:36
Les taxis ont bloqué lundi plusieurs axes majeurs un peu partout en France afin d'obtenir de l'Assurance maladie une renégociation du transport de patients. Des opérations escargot ont été menées à Paris, Marseille ou Bordeaux.
Keystone-SDA, bu
29.01.2024, 12:36
29.01.2024, 13:18
ATS
En parallèle de la colère des agriculteurs, synonyme de barrages routiers depuis dix jours, c'est au tour des chauffeurs de taxi de donner de la voix avec une journée de mobilisation «reconductible» à l'appel de quatre organisations nationales.
«On est solidaire des agriculteurs mais ce n'est pas le même combat», a déclaré à l'AFP David Barthez, 47 ans, chauffeur de taxi depuis 2006 à Toulouse.
De Paris à Marseille, de Nantes à Nice en passant par Lille et Nancy, les manifestants réclament une renégociation des conditions de rémunération du transport de patients, alors que la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) a mis sur la table une convention jugée défavorable par les syndicats qui réclamaient un statu quo.
Les taxis redoutent que les nouvelles conditions ne les forcent à des remises additionnelles sur leurs tarifs en cas de transport médical, tout en les contraignant au covoiturage de patients.
«On ne lâchera rien»
«Plus ça va, plus on nous demande de faire des remises!», s'est indigné Éric Roulière-Laumonier, président du Syndicat des taxis de Bordeaux Métropole et de la Gironde (STBMG). «On ne lâchera rien, on va aller jusqu'au bout pour revenir sur de bonnes bases» avec la Cnam, a-t-il dit.
En Île-de-France, alors que les syndicats agricoles ont décidé de faire le «siège» de la capitale à partir de 14h00, une opération escargot des taxis a été lancée tôt lundi sur l'A13 en direction de la Porte d'Auteuil sur le boulevard périphérique.
En Nouvelle-Aquitaine, quelque 500 taxis se sont mobilisés, selon les organisateurs et la préfecture, pour une opération escargot sur la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne déjà bloqué la semaine dernière par plusieurs centaines d'agriculteurs en colère.
Dans les Bouches-du-Rhône, des taxis ont mené deux opérations escargot lundi matin: un cortège en direction de la préfecture dans le centre de Marseille et un autre sur l'autoroute A8 près d'Aix-en-Provence, compliquant la circulation.
«La Caisse d'assurance maladie a décidé de nous imposer des tarifs sans négociation», a déclaré à l'AFP Céline Puech, qui travaille comme taxi (médical et classique) à Marseille.
«On veut un retour à la table des négociations, on ne peut accepter cette tarification. Les taxis ont beaucoup de charges, on fait des heures interminables. On est très en colère», a-t-elle déclaré par téléphone depuis le cortège.
D'autres manifestations ont été organisées à Brest, Quimper, Blois, Châteauroux, Orléans, Tours ou encore Toulouse, où l'antenne locale de l'Union nationale des taxis (UNT) revendique «plus de 400» manifestants qui ont notamment bloqué les accès à l'aéroport de Blagnac.
Feux de pneus
Une cinquantaine de chauffeurs étaient également présents lundi en fin de matinée aux abords de la gare de Toulouse, où certains ont mis le feu à des pneus et bloqué l'accès du dépose-minute.
«La Cnam ne respecte notre travail, ils veulent nous obliger à faire du transport partagé mais ce n'est pas possible», assure David Barthez. «Certains doivent faire des dialyses et doivent être transportés rapidement, on ne peut pas aller chercher d'autres clients en route.»
Des manifestations de taxis avaient déjà eu lieu dans toute la France le 11 décembre pour protester contre la nouvelle loi de finance de la Sécurité sociale, qui mutualise les trajets des patients médicalisés.
Les transports médicaux ont représenté des remboursements de près de 5,5 milliards d'euros en 2022, et 65 millions de trajets ont été réalisés sur l'année pour les seuls taxis et véhicules sanitaires légers (VSL), selon les auteurs du texte de loi.
Près de 15% des trajets sont déjà partagés. L'idée est de réduire le coût des trajets pour la Sécurité sociale à hauteur de 100 millions d'euros par an entre 2025 et 2027, ainsi que la pollution.