Allemagne Les tensions persistent chez les conservateurs

ATS

23.4.2021 - 20:02

Markus Söder, candidat malheureux des conservateurs à la succession d'Angela Merkel, a ouvertement critiqué vendredi le choix de son rival Armin Laschet. Cela témoigne de fractures durables dans le camp de la chancelière à cinq mois des législatives.

Markus Söder, candidat malheureux des conservateurs à la succession d'Angela Merkel.
Markus Söder, candidat malheureux des conservateurs à la succession d'Angela Merkel.
KEYSTONE

«La justification de la candidature» d'Armin Laschet, chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière, «ne m'a pas convaincu», a lâché le Bavarois, dans un entretien au quotidien Süddeutsche Zeitung en forme de règlement de comptes.

En début de semaine, il a dû s'incliner face au modéré Armin Laschet, 60 ans, au terme d'un rare bras de fer dans les rangs conservateurs pour désigner un candidat au remplacement d'Angela Merkel. Il avait alors promis de le soutenir «sans rancune et de toute ses forces».

La chancelière va se retirer à l'issue du scrutin législatif du 26 septembre après 16 ans à la tête de l'exécutif de la première économie européenne.

Selon le magazine Der Spiegel, cette dernière a refusé de soutenir Armin Laschet, préférant s'abstenir lors du vote des instances dirigeantes. Et l'un de ses proches, le ministre de l'Economie Peter Altmaier, avait implicitement exprimé sa préférence pour le Bavarois.

Profil «progressiste»

M. Söder, président du parti régional CSU, allié à la CDU, a mis en avant son profil selon lui «plus progressiste», énumérant ses prises de position en faveur du climat, de la protection des espèces, ou encore de quotas pour une représentation équitable des femmes dans les instances dirigeantes.

Selon lui, la CDU n'a pas suffisamment pris en compte les opinions de ses militants, auprès desquels il a reçu «un large soutien».

Selon les sondages, Markus Söder, 54 ans, n'était pas seulement le favori de l'électorat conservateur. Il était considéré aussi auprès de la population comme le plus apte à remplacer Angela Merkel.

L'union conservatrice qui rassemble CDU et CSU, doit viser un résultat «nettement au dessus de 30% (...) proche des 35%» lors de ce scrutin, a estimé M. Söder, après un score de 32,9% il y a quatre ans.

Dans un sondage cette semaine, les Verts, qui viennent de désigner une juriste de 40 ans Annalena Bearbock pour mener la course à la chancellerie, ont pour la première fois dépassé les conservateurs, affaiblis par des scandales de corruption.

Dans une autre enquête INSA, ces derniers étaient en tête des intentions de vote avec 24%, mais talonnés d'un point de pourcentage seulement par les écologistes.