Brexit Les Travaillistes envisagent le maintien

ATS

25.9.2018 - 16:56

Le responsable du Brexit au sein du Parti travailliste britannique, Keir Starmer, n'a pas exclu de poser la question du "maintien" du Royaume-Uni dans l'Union européenne.
Le responsable du Brexit au sein du Parti travailliste britannique, Keir Starmer, n'a pas exclu de poser la question du "maintien" du Royaume-Uni dans l'Union européenne.
Source: KEYSTONE/EPA/WILL OLIVER

Le responsable du Brexit au sein du Parti travailliste britannique n'a pas exclu mardi, lors du congrès du parti, de poser la question du "maintien" du Royaume-Uni dans l'Union européenne (UE) en cas de nouveau référendum. Il s'agit d'un virage inattendu.

Alors qu'il y a peu de temps encore, le principal parti d'opposition du pays refusait d'envisager officiellement la tenue d'une nouvelle consultation des Britanniques, Keir Starmer a affirmé que cette possibilité devait être non seulement une option mais que la question du maintien dans l'UE devait aussi en être une.

"Si nous devons sortir de l'impasse, faire campagne pour un nouveau vote public doit faire partie de nos options et personne n'exclut l'option du maintien", a affirmé Keir Starmer devant les militants réunis depuis dimanche à Liverpool (nord-est de l'Angleterre).

Le Parti travailliste a déjà signifié qu'il entendait voter contre un accord obtenu avec Bruxelles par la Première ministre conservatrice Theresa May, s'il ne remplit pas ses critères. Ce qui rend l'issue du vote sur cet éventuel accord incertaine, la majorité de Mme May au Parlement étant mince et très divisée sur le visage que doit prendre le Brexit.

En cas de rejet, "notre préférence est claire", a souligné Keir Starmer: "nous voulons des élections législatives, pour balayer ce gouvernement".

Nouveau vote

Mais si des élections ne sont pas convoquées, "faire campagne pour un nouveau vote public doit faire partie de nos options", a-t-il ajouté devant les militants appelés à voter mardi sur une motion réclamant de nouvelles élections si l'accord est rejeté ou un référendum.

Des propos qui auraient été "impossibles à imaginer il y a un an", a commenté sur Twitter la chef du service politique de la BBC, Laura Kuenssberg.

Ces propos sont "une bonne manière d'unifier le parti", a estimé Jonathan Lansman, fondateur du mouvement Momentum et membre du Comité exécutif national, l'organe qui dirige le parti. "Je pense qu'il permet de garder toutes les options sur la table", a-t-il dit à l'AFP. "Il a brillamment réussi à rassembler la famille travailliste", a renchérit le député David Lammy.

Car les travaillistes sont eux aussi divisés sur le Brexit, entre jeunes militants qui refusent la sortie de leur pays de l'UE et les adhérents plus âgés, ou issus des milieux ouvriers, qui s'y montrent majoritairement favorables.

Si le principe d'un nouveau vote - élection législative ou référendum - semble largement plébiscité au sein du Parti travailliste, et devrait permettre à la motion d'être largement adoptée, le débat n'est pas clos pour autant sur la formulation de la question à poser en cas de second référendum : doit-elle ou non offrir la possibilité du maintien du pays dans l'UE ?

Défenseur de l'UE

Les propos de Keir Starmer semblent indiquer que oui. Mais cette phrase ne figurait pas dans son discours tel que communiqué à la presse par le service de communication du parti, ce qui pourrait indiquer qu'il s'agit d'une prise de position personnelle de ce défenseur de l'UE.

Cette option est défendue de longue date par David Lammy, qui s'est dit convaincu qu'un second référendum sera organisé. "Celui-ci doit proposer l'option du maintien. Je suis maintenant soutenu par de nombreux travaillistes, cela a été un long combat, depuis plusieurs mois, et je pense que nous sommes en train d'y parvenir".

Un délégué pro maintien qui a souhaité garder l'anonymat a dit préférer un nouveau référendum pour décider si l'accord obtenu est bon à un référendum sur un maintien. "Vis-à-vis des membres de ma circonscription qui ont voté pour le Brexit, nous devons honorer leur vote", a-t-il dit à l'AFP.

John McDonnell, ministre des Finances au sein du cabinet fantôme, a aussi affirmé qu'un nouveau référendum ne pouvait pas porter sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE. Reste au chef du Labour Jeremy Corbyn, dont le discours de clôture est attendu mercredi, à trancher la question.

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