L'Union européenne a condamné jeudi la levée de l'immunité parlementaire de Juan Guaido par l'Assemblée constituante acquise au chef de l'Etat Nicolas Maduro. L'opposant est reconnu président du Venezuela par intérim par plus d'une cinquantaine de pays.
«L'UE rejette la décision prise par l'Assemblée constituante», a déclaré au nom des 28 la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué. «Cette décision constitue une violation grave de la constitution vénézuélienne, ainsi que de l'État de droit et de la séparation des pouvoirs, l'Assemblée nationale étant le seul organe habilité à lever l'immunité des membres du Parlement», a-t-elle poursuivi.
«Ces actes sapent une issue politique à la crise et ne font qu'accroître la polarisation et l'escalade des tensions dans le pays», a ajouté Mme Mogherini.
L'Assemblée constituante vénézuélienne a approuvé mardi à l'unanimité la «poursuite de la procédure pénale» lancée contre Juan Guaido, député de centre droit et président du Parlement, par la Cour suprême. Cette Assemblée remplace dans les faits le Parlement, seul organisme contrôlé par l'opposition et que préside Juan Guaido.
La levée de l'immunité parlementaire de M. Guaido, qui s'est déclaré président par intérim le 23 janvier à la surprise générale, avait été adressée par la Cour suprême à la Constituante lundi. Il lui est reproché de ne pas avoir respecté une interdiction de sortie du territoire.
Mise en garde
Les Etats-Unis déjà mis en garde Caracas à plusieurs reprises contre toutes représailles à l'encontre de celui qu'ils considèrent comme le chef de l'Etat légitime du Venezuela.
Plus d'une cinquantaine de pays l'ont reconnu comme tel, estimant illégitime le deuxième mandat de Nicolas Maduro après des élections considérées comme frauduleuses. M. Maduro, qui dénonce une tentative de coup d'Etat orchestrée par l'opposition avec le soutien de Washington, est soutenu par la Russie et la Chine.
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