Un journaliste vidéo de Reuters a été tué et six autres journalistes de l'AFP, de Reuters et d'Al-Jazeera ont été blessés vendredi en couvrant la situation dans le sud du Liban, ont annoncé les trois médias.
Photo fournie par l'agence de presse AP montrant le journaliste vidéo de l'AFP, Dylan Collins, parlant au téléphone après avoir été blessé dans une frappe israélienne sur le village d'Aalma ech-Chaab, le 13 octobre 2023 au Liban
Frappes israéliennes sur le village d'Aalma ech-Chaab, le 13 octobre 2023 au Liban
La photographe de l'AFP, Christina Assi, le 18 mai 2022 à Nicosie
Liban: un journaliste de Reuters tué, six autres blessés dont deux de l'AFP - Gallery
Photo fournie par l'agence de presse AP montrant le journaliste vidéo de l'AFP, Dylan Collins, parlant au téléphone après avoir été blessé dans une frappe israélienne sur le village d'Aalma ech-Chaab, le 13 octobre 2023 au Liban
Frappes israéliennes sur le village d'Aalma ech-Chaab, le 13 octobre 2023 au Liban
La photographe de l'AFP, Christina Assi, le 18 mai 2022 à Nicosie
Un groupe de journalistes de différents médias se trouvaient près du village d'Aalma ech-Chaab, près de la frontière israélienne lorsqu'ils ont été pris dans des bombardements transfrontaliers, a indiqué l'un des deux journalistes blessés de l'AFP.
Une source de sécurité libanaise a déclaré à l'AFP que les premiers bombardements israéliens avaient fait suite à une tentative d'infiltration en Israël de Palestiniens du côté libanais de la frontière.
«Nous sommes profondément attristés d'apprendre que notre vidéaste, Issam Abdallah, a été tué», a indiqué le communiqué de l'agence de presse Reuters. Il faisait partie d'une équipe de Reuters dans le sud du Liban.
6 blessés
La photographe de l'AFP, Christina Assi, se trouvait dans le secteur avec son collègue journaliste vidéo de l'AFP, Dylan Collins. Tous deux ont été transportés à l’hôpital de Tyr pour y être soignés.
Deux autres journalistes de Reuters, «Thaer Al-Sudani et Maher Nazeh ont également été blessés et ont besoin de soins médicaux», a indiqué l'agence Reuters dans son communiqué, ajoutant qu'elle «recherchait d'urgence davantage d'informations».
La chaîne du Qatar Al-Jazeera a indiqué que deux de ses journalistes, Carmen Joukhadar et Elie Brakhya, avaient été blessés, en affirmant que «leur véhicule avait été touché par les bombardements israéliens».
«Nous sommes profondément préoccupés par le fait qu'un groupe de journalistes clairement identifiés ont été tués et blessés alors qu'ils faisaient leur travail», a déclaré Phil Chetwynd, directeur de l'information à l'AFP.
«Nous adressons nos plus sincères condoléances à nos amis de Reuters pour la perte d'Issam et nos pensées vont vers tous nos collègues blessés à l'hôpital».
De son côté, le Premier ministre libanais Najib Mikati a dénoncé dans un communiqué le «ciblage direct des journalistes par l'ennemi israélien dans le cadre de son agression continue contre le territoire libanais».
Enquête demandée par l'ONU
A New York, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a souhaité une enquête pour «déterminer ce qui s'est passé exactement».
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), déployée dans le sud du Liban, «est activement engagée auprès des autorités des deux côtés pour tenter de faire baisser la tension», a-t-il ajouté.
«Il y a un vrai risque que cette escalade devienne incontrôlable et il faut y mettre un terme», a indiqué la Finul dans un communiqué.
Des correspondants de l'AFP ont fait état de bombardements ciblant les villages libanais de Dhayra, Aalma ech-Chaab et Adayssé, et de la fumée s'élevant de la zone.
Avant que les journalistes ne soient touchés, l'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir procédé à des tirs d'artillerie sur le territoire libanais après «une explosion sur la barrière frontalière» au niveau de Hanita en Israël, face au village de Aalma ach-Chaab.
En réponse, le Hezbollah a indiqué avoir visé «plusieurs positions israéliennes».
Un porte-parole israélien a déclaré plus tard sur X, ex-Twitter, qu'un appareil militaire télécommandé avait frappé des cibles du Hezbollah. L'armée a ajouté qu'une «cible non identifiée est entrée en territoire israélien depuis le territoire libanais et a été interceptée avec succès par la défense aérienne».
La région frontalière est le théâtre d'affrontements réguliers depuis près d'une semaine, mais les opérations étaient pour le moment restées limitées, de même que les bombardements israéliens sur les abords des villages frontaliers dans le sud du Liban.
Le puissant Hezbollah pro-iranien s'est contenté jusqu'à présent d'une intervention mesurée dans la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur sans précédent lancée par le mouvement palestinien, un allié du Hezbollah, qui a fait des milliers de morts dans les deux camps.