Climat Londres bloquée pour l'«urgence écologique»

ATS

15.4.2019 - 20:52

Le siège de l'entreprise Shell à Londres a été pris pour cible dans la journée par des manifestants, qui ont accusé la compagnie pétrolière d'«écocide».
Le siège de l'entreprise Shell à Londres a été pris pour cible dans la journée par des manifestants, qui ont accusé la compagnie pétrolière d'«écocide».
Source: KEYSTONE/EPA/ANDY RAIN

Plusieurs milliers de manifestants ont perturbé la circulation lundi à Londres à l'appel du mouvement Extinction Rebellion. Ils ont réclamé un «état d'urgence écologique», au premier jour d'une action qui doit se prolonger toute la semaine dans 80 villes et 33 pays.

Ces militants se sont réunis dans cinq lieux de la capitale britannique, sur des artères particulièrement fréquentées, comme le pont de Waterloo ou Oxford Street, ou à proximité des symboles du pouvoir politique ou économique, comme à Parliament Square, à quelques dizaines de mètres du parlement.

«A chaque jour de blocage, la pression sur le gouvernement va s'intensifier. Le nombre de jour que nous tiendrons est l'élément clé», a déclaré Larch Maxey, un des porte-parole du mouvement. Il espère que cette action aboutira à une rencontre avec le gouvernement: «S'ils ne répondent pas à nos demandes, nous allons continuer à donner de l'ampleur à la mobilisation».

Ambiance bon enfant

Aux extrémités du pont de Waterloo, plus d'un millier de militants bloquaient la circulation en milieu de journée. Ils laissaient seulement passer les vélos ou les skateboards.

Munis de brouettes, ils se sont attelés à construire une allée d'arbres au centre du pont, voulant lui donner l'apparence d'un jardin. Plusieurs centaines de personnes en profitaient pour déjeuner au soleil dans une ambiance bon enfant, après l'installation de stands de nourriture végétarienne.

Mouvement international né au Royaume-Uni, Extinction Rebellion appelle à la désobéissance civile non-violente contre l'inaction climatique. L'occupation des différents sites à Londres devrait se poursuivre cette nuit et des manifestants camper près de Hyde Park.

Au Royaume-Uni, le mouvement a trois revendications: la proclamation d'un «état d'urgence climatique et écologique», l'élaboration d'un plan d'actions pour «réduire à zéro» les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici 2025, et la création d'une «assemblée citoyenne» sur les questions de justice climatique.

Shell accusée d'«écocide»

Le siège de l'entreprise Shell a aussi été pris pour cible dans la journée par des manifestants. Ceux-ci ont accusé la compagnie pétrolière d'«écocide» – défini par l'organisation comme la «destruction d'écosystèmes», assimilable selon elle à un «crime contre l'humanité».

Les activistes ont brisé les portes vitrées d'accès au bâtiment, déroulé une banderole «Shell knows» (Shell est au courant), ou encore tagué les mots «mensonges» sur la façade. Cinq personnes ont été interpellées dans la foulée, selon le mouvement.

Le pont Chauderon bloqué

Extinction Rebellion a annoncé, dans le cadre de sa «rébellion internationale», des mobilisations dans 80 villes dans 33 pays jusqu'au 22 avril.

En Suisse, près de 200 personnes ont bloqué à la circulation lundi matin le pont Chauderon à Lausanne. En Espagne, des manifestants ont empêché des véhicules d'entrer dans le siège du pétrolier Repsol.

A Berlin, plusieurs manifestations pacifistes ont eu lieu, notamment devant le Bundestag. Des militants, principalement jeunes, y portaient des panneaux appelant à «se rebeller pour la prochaine génération».

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