Ukraine Londres cherche à libérer deux Britanniques condamnés à mort

ATS

10.6.2022 - 19:52

Le Premier ministre britannique Boris Johnson est «consterné» par la condamnation à mort de deux Britanniques par des séparatistes pro-russes en Ukraine, a indiqué vendredi Downing Street, disant travailler avec Kiev à leur libération.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson cherche à libérer avec Kiev les deux Britanniques condamnés à mort par des séparatistes pro-russes (archives).
Le Premier ministre britannique Boris Johnson cherche à libérer avec Kiev les deux Britanniques condamnés à mort par des séparatistes pro-russes (archives).
ATS

Keystone-SDA

Les Britanniques Aiden Aslin et Shaun Pinner et le Marocain Brahim Saadoun, faits prisonniers en Ukraine où ils combattaient pour Kiev, ont été condamnés à mort jeudi pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk.

«Le Premier ministre est consterné par la condamnation de ces hommes», a déclaré son porte-parole à la presse, insistant que Londres «soutient l'Ukraine dans ses efforts pour les libérer».

«Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre», et non des mercenaires, a-t-il ajouté, rejetant l'accusation de mercenariat.

Contre la convention de Genève

La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss – qui avait qualifié jeudi le verdict de «simulacre de jugement sans légitimité» – s'est entretenue vendredi matin avec son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.

Elle a dit sur Twitter avoir discuté avec lui «des efforts pour sécuriser la libération des prisonniers de guerre retenus par les pro-russes. Le jugement à leur encontre est une infraction flagrante à la convention de Genève».

Berlin a également jugé «choquante» vendredi la condamnation à mort de ces combattants étrangers.

«Prix» d'un échange

La famille d'Aiden Aslin avait expliqué fin avril que ce dernier avait déménagé en 2018 en Ukraine, où il avait rencontré sa compagne et s'était installé à Mykolaïv (sud-est). Il avait décidé de rejoindre les Marines ukrainiens et a servi dans cette unité pendant près de quatre ans.

La famille de Shaun Pinner avait elle indiqué que celui-ci n'était «ni un volontaire ni un mercenaire, mais sert officiellement dans l'armée ukrainienne conformément à la législation ukrainienne». Il s'était lui aussi installé en 2018 en Ukraine et a épousé une Ukrainienne.

Interrogé sur la BBC sur la manière possible de les libérer, l'ambassadeur d'Ukraine à Londres, Vadym Prystaïko, a précisé que «ce sera un échange»: «La question c'est quel sera le prix, parce que les Russes parlent d'un échange avec des députés ukrainiens» ayant travaillé au profit de la Russie.

Il a rappelé que ces combattant britanniques avaient «des contrats avec les forces armées (ukrainiennes), ils vivaient en Ukraine avant». «Ce sont des prisonniers de guerre et devraient être traités comme tels, de la même manière dont nous traitons les Russes en captivité», a-t-il plaidé.

L'ONU inquiète

Le député et ancien ministre conservateur Robert Jenrick, qui représente la circonscription de M. Aslin, a appelé le Foreign Office à convoquer l'ambassadeur russe au Royaume-Uni. Il a affirmé avoir reçu des garanties des autorités ukrainiennes que MM. Aslin et Pinner seraient libérés en priorité dans l'optique d'échange de prisonniers entre Kiev et Moscou.

Vendredi, l'ONU a exprimé son «inquiétude» après la condamnation à mort de prisonniers de guerre par des rebelles pro-russes.

«Selon le commandant en chef de l'Ukraine, tous ces hommes faisaient partie des forces armées ukrainiennes. Si c'est le cas, ils ne devraient pas être considérés comme des mercenaires», a indiqué une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Ravina Shamdasani.

Quatre militaires volontaires étrangers dont un Français ont été tués en combattant l'invasion russe en Ukraine, a annoncé la Lidu, organisme officiel des combattants volontaires étrangers.

La Russie a pour sa part affirmé cette semaine avoir tué «des centaines» de combattants étrangers en Ukraine depuis le début de son offensive le 24 février, parvenant selon elle à endiguer le flux de nouveaux arrivants.