Election présidentielle Lula craint des «troubles» s'il l'emporte sur Bolsonaro

ATS

30.9.2022 - 23:46

L'ex-président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a dit vendredi craindre des «troubles» s'il l'emporte sur le chef de l'Etat sortant Jair Bolsonaro à l'élection présidentielle dont le premier tour a lieu dimanche.

Favori des sondages, Lula, 76 ans, brigue un troisième mandat, après avoir gouverné le pays de 2003 à 2010. (archives)
Favori des sondages, Lula, 76 ans, brigue un troisième mandat, après avoir gouverné le pays de 2003 à 2010. (archives)
KEYSTONE/AP/Andre Penner

30.9.2022 - 23:46

Favori des sondages, Lula, 76 ans, brigue un troisième mandat, après avoir gouverné le pays de 2003 à 2010. À l'époque, il s'était fait élire en battant au second tour des représentants du PSDB, parti de centre droit.

«Avec le PSDB, on faisait de la politique. Quand ils gagnaient ils faisaient la fête et quand ils perdaient, ils laissaient les vainqueurs faire la fête. Bolsonaro ne se comporte pas comme ça, et il peut tenter de semer le trouble durant la transition» avant l'investiture du président élu, a déclaré Lula lors d'une conférence de presse à Rio de Janeiro (sud-est).

Il mise sur une intense campagne axée sur le «vote utile» pour l'emporter dès le premier tour. S'il n'y parvient pas, le second tour aura lieu le 30 octobre.

En cas de victoire, il devra attendre jusqu'au 1er janvier pour prendre ses fonctions, lors de l'investiture à Brasilia.

«Ce sera beaucoup plus difficile qu'en 2002 (lors de sa première victoire à la présidentielle), quand on avait vécu une transition extraordinaire, pacifique, avec le PSDB. Je crains qu'on n'ait pas la même facilité avec Bolsonaro», a insisté Lula.

Urnes électroniques

Jair Bolsonaro a multiplié les attaques contre le système d'urnes électroniques en vigueur au Brésil depuis 1996, avec lequel il a pourtant été élu plusieurs fois député, puis président haut la main en 2018.

Il a notamment évoqué des «fraudes» – sans jamais apporter de preuve -, alimentant les craintes qu'il ne reconnaisse pas le résultat en cas de défaite.

«Les résultats des urnes seront respectés à condition que les élections soient propres et transparentes», a déclaré le président d'extrême droite durant sa campagne.

Avec l'augmentation exponentielle des permis de port d'armes sous la présidence de Bolsonaro, les experts redoutent des incidents violents, à l'image de l'invasion du Capitole à Washington après la défaite de Donald Trump à la présidentielle américaine, en janvier 2021.

Vendredi, avant-dernier jour de campagne, Lula devait se rendre dans le Nord-est, à Salvador de Bahia, puis à Fortaleza.

Bolsonaro a pour sa part pris la tête d'un cortège de motards à Poços de Caldas, station thermale du Minas Gerais (sud-est).

Démocratie

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit vendredi s'attendre à ce que le Brésil démontre la solidité de ses institutions démocratiques lors du premier tour de l'élection présidentielle.

«Je peux juste vous dire, d'une manière générale, que le Brésil a des institutions démocratiques très fortes, y compris des instances électorales très fortes, qui ont fait leur preuve encore et toujours», a déclaré à la presse le chef de la diplomatie américaine au côté de son homologue canadienne Melanie Joly, en visite à Washington.

«Nous nous attendons à ce que cela soit encore le cas durant les élections de ce weekend», a-t-il dit, tout en assurant ne pas vouloir s'immiscer dans le scrutin.

ATS