Israël-Gaza«Même les guerres ont des règles», insiste le chef de l'ONU
ATS
13.10.2023 - 21:54
«Même les guerres ont des règles», a lancé vendredi le secrétaire général de l'ONU avant le Conseil de sécurité sur la situation en Israël et à Gaza. Il a réclamé un accès humanitaire «immédiat» à l'enclave palestinienne en état de siège.
13.10.2023, 21:54
13.10.2023, 22:02
ATS
«La situation à Gaza a atteint un plus bas dangereux», a déclaré à la presse Antonio Guterres, décrivant un «système de santé au bord de l'effondrement», des «morgues qui débordent» et «une crise de l'eau» dans l'enclave palestinienne en état de siège.
«Après des jours de frappes aériennes, les forces armées israéliennes ont ordonné aux Palestiniens de la ville de Gaza et de ses environs de partir vers le sud du territoire», a-t-il noté.
«Déplacer plus d'un million de personnes à travers une zone de guerre densément peuplée vers une zone sans nourriture, sans eau ou logement, alors que le territoire entier est en état de siège, est extrêmement dangereux, et parfois tout simplement impossible», a-t-il insisté.
Eviter une catastrophe humanitaire
Un peu plus tôt, son porte-parole Stéphane Dujarric avait répété l'appel de l'ONU à «annuler» cet ordre d'évacuation, notant qu'Antonio Guterres était «en contact constant» avec les autorités israéliennes «pour les appeler à éviter une catastrophe humanitaire».
«Cela fait six jours que rien n'entre. Un de mes collègues de l'UNRWA (agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens) m'a dit au téléphone qu'il n'avait pas vu une goutte d'eau arriver depuis six jours. On a presque touché le fond», a raconté Stéphane Dujarric.
Interrogé sur le délai de 24 heures, alors que l'armée israélienne a noté que l'évacuation allait «prendre du temps», Stéphane Dujarric a déclaré qu'il pouvait simplement relayer ce qui avait été dit à l'ONU. «Le temps est compté», a-t-il insisté.
«Nous avons besoin d'un accès humanitaire immédiat dans toute la bande de Gaza, pour apporter carburant, nourriture et eau à tous ceux qui en ont besoin», a insisté Antonio Guterres. «Même les guerres ont des règles».
«Tirs inquiétants» à la frontière libanaise
«Le droit international humanitaire et sur les droits humains doit être respecté et appliqué; les civils doivent être protégés et ne doivent pas non plus être utilisés comme boucliers», a-t-il ajouté. Il a à nouveau réclamé la libération immédiate de «tous les otages» détenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Le secrétaire général s'est d'autre part inquiet d'un risque de débordement des hostilités dans la région. «Je suis en contact constant avec les dirigeants de la région, pour trouver des moyens de réduire les souffrances et d'empêcher une nouvelle escalade dangereuse en Cisjordanie et ailleurs dans la région, en particulier au sud du Liban», a-t-il ajouté, soulignant que les échanges de tirs «très inquiétants» de part et d'autre de la ligne bleue qui sépare le Liban d'Israël «doivent cesser».
Il a également dénoncé «la haine attisée par ce terrible conflit, au Moyen-Orient et à travers le monde», appelant à combattre «antisémitisme, islamophobie et discours de haine de toutes sortes».