FranceMacron au milieu de vétérans du PS pour un hommage à Mitterrand
ATS
8.1.2021 - 14:24
Le président français Emmanuel Macron a déposé vendredi à Jarnac une gerbe sur le tombeau de François Mitterrand, mort il y a 25 ans. A ses côtés, de grandes figures du parti socialiste, qui ont souligné que les deux hommes n'avaient «rien de commun».
Arrivés les premiers, une vingtaine de proches du président défunt se sont recueillis devant le caveau familial. Parmi eux figuraient l'ancien président François Hollande, les ex-ministres Ségolène Royal et Hubert Védrine, le fils de François Mitterrand, Gilbert, ainsi que l'actuel Premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a déposé une gerbe au nom du parti.
Emmanuel Macron est arrivé un quart d'heure plus tard, après avoir salué sur Twitter les deux accomplissements de François Mitterrand les plus importants à ses yeux: l'abolition de la peine de mort et son engagement européen. «N'oublions jamais ses mots: le nationalisme, c'est la guerre», a écrit le chef de l'Etat, citant son prédécesseur.
Tous ont observé une minute de silence qui a marqué la fin d'une cérémonie d'une vingtaine de minutes.
«Un caméléon»
Olivier Faure a jugé «normal» et «bienvenu» que le président actuel vienne rendre hommage à un «illustre prédécesseur». Il a rappelé que l'actuel locataire de l'Elysée avait fait de même pour Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.
«Je ne vois rien de commun entre eux dans la politique qu'ils mènent», a-t-il déclaré à l'AFP. «C'est un président caméléon qui s'est identifié à chacun d'entre eux mais mène une politique proche de Nicolas Sarkozy».
«Je ne vois aucune familiarité possible entre celui qui a instauré l'ISF (l'impôt sur la solidarité et la fortune) et celui qui l'a abrogé, entre celui qui a abrogé la loi Sécurité et Liberté et celui qui veut mettre en place une loi de Sécurité globale, entre celui qui a mis en place la retraite à 60 ans et celui qui veut mettre en place un système inique qui a pour vocation d'aller prélever sur les retraités l'argent de la dette», a insisté le dirigeant socialiste.
«Aucun électeur de gauche ne peut croire à un clin d'oeil», a-t-il souri. «Le socialisme représente toujours une espérance. Celle du progrès, de la justice sociale, de l'éducation, du rôle de l'Etat, de la laïcité et du respect de la planète. Ce message est d'une évidente actualité», a tweeté François Hollande.
Présence «écoeurante»
Le patron du parti La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ancien sénateur PS et grand admirateur de François Mitterrand, s'est pour sa part emporté contre ce qu'il voit comme une tentative de récupération.
«La présence de Macron à Jarnac est écoeurante», a-t-il tweeté. «Ça dégoûte», a-t-il ajouté dans une interview à L'Obs, «il s'accroche à toutes les branches». «Fous-lui la paix !», a-t-il lancé à l'adresse du chef de l'Etat. «François Mitterrand, c'est la retraite à 60 ans, le programme commun, la lutte contre le capital. Qu'il respecte notre deuil».
Des élus PS, comme Anne Hidalgo, ont salué la mémoire du vainqueur de 1981. Mais des membres de La République en Marche (LREM), comme François de Rugy, lui ont aussi rendu hommage.
Emmanuel Macron s'est ensuite rendu dans la maison natale de François Mitterrand transformée en musée, puis est reparti après un mini-bain de foule. L'ancien président, né en 1916 à Jarnac, y a été inhumé le 11 janvier 1996, trois jours après son décès à l'âge de 79 ans.