«Jusqu'au bout» Macron décidé à «emmerder» les non-vaccinés «jusqu'au bout»

ATS

4.1.2022 - 23:10

Emmanuel Macron a déclaré mardi, dans un entretien au Parisien, être décidé à «emmerder» les non-vaccinés «jusqu'au bout» en «limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale».

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KEYSTONE/Stephanie Lecocq, Pool Photo via AP

4.1.2022 - 23:10

«Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie», déclare le chef de l'Etat, alors que le texte sur le pass vaccinal donne lieu à un débat houleux à l'Assemblée.

À une question d'une lectrice du Parisien soulignant que les non-vaccinés «occupent à 85% les réanimations», ce qui entraîne un report des opérations, Emmanuel Macron répond que cette remarque «est le meilleur argument» pour la stratégie du gouvernement et que, «en démocratie, le pire ennemi c'est le mensonge et la bêtise».

«La quasi-totalité des gens, plus de 90 %, ont adhéré» à la vaccination et «c'est une toute petite minorité qui est réfractaire», ajoute-t-il.

Pas vacciner de force

«Celle-là, comment on la réduit? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l'emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l'administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder», poursuit-il.

«Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire: à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné...», explique le chef de l'Etat.

Ambiance électrique 

Il s'exprimait alors que les députés avaient repris le débat sur le pass vaccinal dans une ambiance électrique après le vote surprise refusant la poursuite des débats dans la nuit de lundi à mardi.

Le candidat LFI à la présidentielle et député Jean-Luc Mélenchon a été l'un des premiers responsables à réagir à l'entretien au Parisien. «Le Président maîtrise-t-il ce qu'il dit? L'OMS dit «convaincre plutôt que contraindre». Et lui? «Emmerder davantage». Consternant», dénonce-t-il dans un tweet.

Pour Marine Le Pen, la candidate du RN, «un Président ne devrait pas dire ça. Le garant de l'unité de la nation s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction».

«Président, j'arrêterai d'emmerder les Français. Le Président sortant, lui, parle ouvertement d'emmerder une catégorie de Français», a aussi immédiatement twitté l'autre candidat d'extrême droite Eric Zemmour.

Chez LR, Bruno Retailleau a estimé qu'aucune «urgence sanitaire ne justifie de tels mots. Emmanuel Macron dit avoir appris à aimer les Français, il aime surtout les mépriser. On peut encourager à la vaccination sans insulter personne ni pousser à la radicalisation», a-t-il affirmé.

Examen du pass vaccinal suspendu

Après les déclarations de Macron à l'Assemblée nationale, «Les conditions d'un travail serein ne sont pas réunies», a déclaré le président de séance, Marc Le Fur (LR), en annonçant que les débats reprendraient mercredi à 15h00. Le début de l'examen du texte la veille avait déjà été marqué par un vote dans la nuit refusant la poursuite des débats.

Un compromis a toutefois déjà été dégagé mardi sur l'application du pass vaccinal aux mineurs, qui ne serait appliqué qu'à «l'âge à partir duquel un mineur peut se faire vacciner contre le Covid-19 sans l'accord parental», soit 16 ans.

Le gouvernement vise toujours une adoption définitive en fin de semaine ou début de semaine prochaine du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal, avant une entrée en vigueur au 15 janvier.

ATS