Sommet des BalkansMacron et Merkel au chevet des Balkans
ATS
29.4.2019 - 19:46
Emmanuel Macron et Angela Merkel ont donné le coup d'envoi lundi à Berlin d'un sommet des Balkans. Ils appellent Serbie et Kosovo à d'abord renouer leur dialogue, avant toute avancée sur une éventuelle adhésion à l'UE.
Avant ce sommet informel qui réunit les dirigeants de toute la région, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont affiché leur entente pour oeuvrer ensemble pour la stabilité des Balkans. Paris promet de se «réengager».
Alors que des négociations organisées sous l'égide de l'Union européenne sont au point mort, Berlin et Paris ont décidé d'intervenir. Car les relations entre la Serbie et son ancienne province kosovare se sont encore dégradées cet automne, vingt ans après leur conflit sanglant. Notamment depuis l'instauration par Pristina de droits de douane de 100% sur les importations de produits serbes.
L'adhésion pas d'«actualité»
«Nous parlerons de la manière d'accompagner le rapprochement entre la Serbie et le Kosovo, surtout pour empêcher que les problèmes n'apparaissent encore plus insolubles qu'ils ne le sont déjà (...). Les droits de douane ne vont pas tout à fait dans le bon sens, c'est le moins qu'on puisse dire», a lancé Angela Merkel.
D'ici là, les négociations d'adhésion attendront. «Nous avons organisé cette initiative commune car nous nous sommes attachés à la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux. Mais je tiens à dire très clairement qu'aujourd'hui il n'est pas question de négociations d'adhésion. Pour cela il y a une procédure pilotée par la Commission», a précisé la chancelière.
«L'actualité n'est pas, comme l'a dit à l'instant Angela Merkel, à la politique d'élargissement de l'UE mais bien à une politique de stabilité régionale», a confirmé Emmanuel Macron. La Serbie est en phase de négociations en vue de son adhésion à l'UE mais le processus sera très long. Le Kosovo n'en est pas encore là, mais l'UE lui reconnaît à terme une perspective d'adhésion.
«Exporter de la stabilité»
La chancelière et le président français ont ainsi pris le contre-pied de la Commission qui parie sur les adhésions serbe et kosovare pour régler leur différend. «Soit nous exportons de la stabilité, soit nous importons de l'instabilité», a ainsi déclaré le commissaire européen à l'élargissement Johannes Hahn lundi.
Il y a deux décennies, une guerre avait fait perdre à Belgrade le contrôle du territoire kosovar. Mais la Serbie considère toujours le Kosovo comme une de ses provinces.
L'été dernier, le dialogue semblait pouvoir repartir en s'appuyant sur l'idée, défendue par les présidents serbe Aleksandar Vucic et kosovar Hashim Thaçi, «d'échanges de territoires» ou de «corrections frontalières», avant une reconnaissance mutuelle. Le chef d'Etat serbe espérait manifestement accélérer ainsi la marche de son pays vers une adhésion à l'UE.
A peine entamé, le dialogue serbo-kosovar a tourné court après l'obstruction serbe à la candidature du Kosovo à Interpol. Le Kosovo a répliqué par ses taxes commerciales prohibitives. La Serbie refuse de revenir à la table des discussions de l'UE tant que ces droits n'auront pas été supprimés.
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