Le président français Emmanuel Macron est prêt, «sans tabou», à faire évoluer le dispositif de maintien de l'ordre, ont souligné ses services vendredi. L'exécutif n'exclut pas de recourir à l'état d'urgence a ajouté de son côté la première ministre Elisabeth Borne.
Images chocs: Nouvelle nuit de violences dans toute la France
De nombreuses villes de région parisienne et de province se sont réveillées vendredi avec les stigmates d'une nouvelle nuit de violences, la troisième depuis la mort mardi à Nanterre de Nahel, tué par un policier.
30.06.2023
Le président Macron a quitté vendredi le sommet de l'Union européenne à Bruxelles pour rentrer à Paris, annulant au passage sa conférence de presse finale, un fait rare. Il doit présider en début d'après-midi une réunion de la cellule interministérielle de crise.
L'état d'urgence est envisagé
«Toutes les hypothèses», dont l'instauration de l'état d'urgence, sont envisagées pour «le retour de l'ordre républicain», a de son côté déclaré vendredi la Première ministre Elisabeth Borne. La cheffe du gouvernement a évoqué des «individus très violents, notamment très jeunes, qui s'en prennent (aux) commissariats, (aux) mairies, (aux) équipements publics».
«Je veux vraiment souligner que ces individus ne sont évidemment pas représentatifs des habitants qui sont tout aussi choqués que nous, et des élus qui sont eux-mêmes pris à partie», a-t-elle dit. Mme Borne avait auparavant réuni vendredi matin plusieurs ministres pour faire le point, dénonçant des actes «insupportables et inexcusables».
«C'est évidemment une question qui se pose»
Lors de cette réunion, les ministres ont discuté des violences, du profil des émeutiers, a-t-on souligné de source gouvernementale.
L'instauration de l'état d'urgence, comme lors d' émeutes urbaines en 2005 provoquées elles aussi par le décès de deux jeunes qui tentaient d'échapper à la police, «c'est évidemment une question qui se pose», a estimé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, vendredi matin sur Sud radio. Son homologue chargé de la Ville, Olivier Klein, a jugé sur France Inter qu'une telle mesure serait «un aveu d'échec», sans l'exclure formellement.
L'état d'urgence permet notamment aux autorités administratives de prendre des mesures d'exception comme une interdiction de circuler. Il a également été déclenché après les attentats de 2015.
ATS