France Macron présente sa grande réforme santé

ATS

18.9.2018 - 15:38

Le président français Emmanuel Macron a présenté mardi sa réforme du système de santé. Elle est appelée à transformer un secteur dépassé et des hôpitaux au bord de "l'implosion" en "piliers de l'Etat providence du XXIe siècle" centrés sur le patient.

"Mon ambition est claire: je veux que ce qu'on appelle le système de santé soit l'un des piliers de l'Etat providence du XXIe siècle qui prévient et protège et puisse accompagner les parcours de vie", a déclaré le chef de l'Etat devant des responsables de la santé réunis à l'Elysée. "Nous devons restructurer notre organisation pour les 50 années à venir", a-t-il ajouté. Face à une souffrance "réelle et tangible" de certains services, il a invité le système à transformation collective en profondeur, et réfuté qu'"il suffirait de dépenser plus pour que tout aille mieux".

La stratégie de transformation du système de santé sera toutefois dotée d'un budget de 3,4 milliards d'euros (3,8 milliards de francs) d'ici 2022, dont quelque 920 millions pour l'investissement hospitalier. Dès 2019, l'objectif national de dépenses de la Sécurité sociale (ondam) sera porté à 2,5%, soit une rallonge de 400 millions par rapport aux prévisions budgétaires initiales.

"L'hôpital est au bout de ce qu'il peut faire pour pallier notre désorganisation collective et c'est particulièrement vrai pour nos services d'urgence", a souligné le chef de l'Etat. Face à ce constat, le plan "Ma Santé 2022" doit permettre de désengorger des hôpitaux à bout de souffle, d'améliorer l'accès aux soins sur l'ensemble du territoire et d'adapter le système au vieillissement et aux maladies chroniques, en 54 mesures.

Fin du "gâchis" du numerus clausus

Le plan crée entre autres le métier d'assistant médical pour dégager du temps en faveur des praticiens libéraux et développe des communautés professionnelles chargées d'assurer en réseau les urgences de ville. Engagement de campagne du chef de l'Etat, la part de la tarification à l'acte, accusée de dérives inflationnistes sur le nombre d'actes notamment dans les hôpitaux, a quant à elle vocation à devenir minoritaire.

"Cette course à l'activité est devenue folle, or tout dans notre système nous y incite et fait perdre le cap de la qualité", a estimé Emmanuel Macron La stratégie prévoit également d'envoyer 400 médecins salariés dans les déserts médicaux en 2019 et de supprimer le numerus clausus des étudiants en médecine d'ici la rentrée 2020.

"Aujourd'hui, c'est un gâchis qui concerne chaque année 25'000 étudiants", a-t-il souligné à propos du système de quota mis en place à la fin de la première année de médecine. "Le numerus clausus sera donc supprimé pour cesser d'entretenir une rareté artificielle et pour nous permettre de former plus de médecins".

Si certaines des dispositions, comme la création de 4000 assistants médicaux, pourront se faire de manière réglementaire, d'autres nécessiteront la présentation d'un projet de loi, attendu au premier semestre 2019 pour un déploiement achevé totalement d'ici 2020.

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