Terrorisme en ligne Macron réunit un sommet virtuel sur le terrorisme en ligne

ATS

15.5.2021 - 01:49

Emmanuel Macron a réuni vendredi une visioconférence avec les leaders signataires de «l'appel de Christchurch» contre les contenus terroristes en ligne. Il s'est félicité d'avoir fédéré «55 Etats dont tous ceux de l'UE».

"Il nous faut renouveler nos ambitions pour une action collective" contre la diffusion du terrorisme en ligne, a réclamé le président français Emmanuel Macron, en insistant sur l'effort nécessaire sur les algorithmes, "pour empêcher qu'ils ne dirigent les internautes vers ces contenus" (archives).
"Il nous faut renouveler nos ambitions pour une action collective" contre la diffusion du terrorisme en ligne, a réclamé le président français Emmanuel Macron, en insistant sur l'effort nécessaire sur les algorithmes, "pour empêcher qu'ils ne dirigent les internautes vers ces contenus" (archives).
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Keystone-SDA

Le président français avait lancé cet appel avec la Première ministre de Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern le 15 mai 2019, après un massacre qui avait fait 51 morts dans deux mosquées le 15 mars 2019. Équipé d'une caméra, le tueur avait filmé ses meurtres en direct et ses images avaient été partagées sur internet et largement diffusées.

«Je suis heureux de vous annoncer que les Etats-Unis, la Tunisie, le Pérou, la République Tchèque, la Slovaquie, la Croatie et l'Estonie ont rejoint la communauté de l'appel de Christchurch», a-t-il déclaré lors d'un propos introductif – en anglais – dont les images ont été publiées en ligne. Egalement, 47 organisations de la société civile se sont jointes au mouvement ainsi que la Commission européenne.

L'adhésion récente des Etats-Unis a apporté un poids nouveau aux membres de l'appel de Christchurch, mais ni la Russie, ni la Chine, qui abritent des réseaux numériques majeurs, n'ont rejoint le réseau, qui par ailleurs ne produit pas de décisions contraignantes pour les entreprises.

«Effort nécessaire sur les algorithmes»

Emmanuel Macron a vanté l'efficacité de cette méthode «originale» réunissant Etats, société civile et plateformes numériques même si, a-t-il reconnu, depuis deux ans «d'autres attaques terroristes se sont servies d'Internet».

«A Conflans-Saint-Honorine, à Nice, à Vienne, à Halle en Allemagne, Glendale (USA) et ailleurs, Internet a été utilisé à chaque fois par des terroristes comme une arme, afin de faire la propagande d'idéologies haineuses, parfois a inspiré d'autres attaques, comme celle qui a conduit à l'assassinat d'un professeur français. Il s'appelait Samuel Paty. Cela ne peut être oublié», a déclaré le chef de l'Etat.

«Il nous faut renouveler nos ambitions pour une action collective» contre la diffusion du terrorisme en ligne, a-t-il réclamé, en insistant sur l'effort nécessaire sur les algorithmes, «pour empêcher qu'ils ne dirigent les internautes vers ces contenus». Mais en respectant les droits fondamentaux et les valeurs démocratiques, a-t-il relevé.

Difficile blocage d'images en «live»

L'objectif est en particulier d'obtenir des plateformes numériques le blocage des messages ou des contenus produits par les groupes terroristes lors d'attentats. Depuis quelques années, sous la pression des Etats et de l'opinion, les plateformes surveillent davantage leurs contenus et ferment des millions de comptes, mais le blocage d'images en «live» reste très difficile à appliquer.

Ce mouvement a notamment débouché sur une réforme du Forum mondial d'internet contre le terrorisme (GIFCT), initialement fondé par Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube, et désormais devenu un lieu d'échange entre gouvernements et acteurs de l'internet pour bloquer la diffusion de contenus terroristes et mettre en place des protocoles de crise qui s'appliquent juste après un attentat.

Vendredi dernier, les Etats-Unis ont annoncé se joindre à ce mouvement auquel Donald Trump avait refusé de s'associer.