Le gouvernement du président nicaraguayen Daniel Ortega a expulsé le délégué résident du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), Thomas Ess, a indiqué jeudi à l'AFP une porte-parole de l'organisation humanitaire. Il n'a pas précisé les motifs de cette décision.
25.03.2022, 08:14
ATS
«Le CICR confirme qu'il a reçu une lettre dans laquelle le gouvernement du Nicaragua notifie sa décision de retirer» l'accréditation à notre chef de mission au Nicaragua», a indiqué à l'AFP la porte-parole du CICR pour le Mexique et l'Amérique centrale.
Le retrait de cette accréditation implique que le délégué du CICR quitte le pays, ce qu'il avait déjà fait jeudi.
«Nous ne connaissons pas les raisons de cette décision, qui nous a pris par surprise. En dépit de cette situation, le CICR réaffirme son engagement à poursuivre son oeuvre humanitaire au Nicaragua, en s'en tenant à ses principes de neutralité, d'impartialité et d'indépendance», a ajouté la porte-parole.
Nonce apostolique aussi expulsé
L'expulsion du délégué du CICR intervient deux semaines après celle du nonce apostolique (ambassadeur du Vatican) Waldemar Stanislaw Sommertag. Elle se produit également au lendemain de la défection à Washington de l'ambassadeur du Nicaragua auprès de l'Organisation des Etats américains (OEA), Arturo McFields, qui a qualifié de «dictature» le régime du président Ortega.
Le diplomate a dénoncé les mauvaises conditions de détention de «plus de 177 prisonniers politiques» au Nicaragua. Plus de 40 opposants, dont sept rivaux potentiels de M. Ortega à l'élection présidentielle de novembre, ont été arrêtés l'année dernière.
Des proches des opposants ont dénoncé récemment le refus des autorités de permettre au CICR de leur rendre visite en prison, alors que, selon eux, plusieurs détenus sont dans un état de santé mettant leur vie en danger.
Daniel Ortega, un ex-guérillero âgé de 76 ans, accuse ses opposants de vouloir le renverser avec le soutien de Washington. Accusés notamment «d'atteinte à la souveraineté nationale» ou de «blanchiment d'argent» destiné à financer un coup d'Etat, plus de 40 opposants ont été condamnés depuis le 1er février à des peines allant de 8 à 13 ans de prison.