Syrie Manifestation des Kurdes de Suisse

ATS

11.10.2019 - 20:15

Les Kurdes de Suisse souhaitent de la Suisse des sanctions contre la Turquie et demandent à rencontrer le conseiller fédéral Ignazio Cassis (archives).
Les Kurdes de Suisse souhaitent de la Suisse des sanctions contre la Turquie et demandent à rencontrer le conseiller fédéral Ignazio Cassis (archives).
Source: KEYSTONE/WALTER BIERI

Les Kurdes de Suisse ont protesté vendredi contre l'offensive turque dans le nord de la Syrie. Ils étaient environ 1000 à la gare de Berne et de 200 à 250 sur la Place des Nations à Genève. Les protestataires ont demandé à Ignazio Cassis des sanctions contre Ankara.

«L'armée turque hors du Kurdistan!«, a scandé la foule à Berne, avant de défiler au centre-ville. Le président turc planifie une épuration ethnique et religieuse de la région, fustigent les organisateurs de la manifestation dans un dépliant distribué aux passants. Et selon eux, la Suisse se positionne de façon pas claire et peu critique.

De nombreux drapeaux montrant le portrait du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan ont notamment été agités. La manifestation était soutenue par des cercles d'autonomes de gauche. Des manifestants cagoulés étaient visibles sur la place de la gare, affichant des transparents appelant à la solidarité avec les Kurdes en Syrie.

La Suisse doit sanctionner Ankara

Le Conseil fédéral devrait lancer des «sanctions économiques et diplomatiques», a affirmé à Genève à Keystone-ATS un responsable du Centre société démocratique des Kurdes en Suisse, Ramazan Baytar. La communauté kurde souhaite rencontrer le chef de la diplomatie Ignazio Cassis et les parlementaires fédéraux.

Face à une volonté de «nettoyage ethnique», «une condamnation n'est pas suffisante», a estimé la conseillère nationale Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE) devant les manifestants, qu'elle a appelés à faire pression sur les autorités fédérales.

Elle souhaite aussi que les pays européens, dont la Suisse, accueillent davantage de réfugiés syriens, alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d'en laisser passer des millions vers l'Europe. Outre la conseillère nationale, des représentants des Verts, de SolidaritéS et d'Ensemble à Gauche ont dénoncé l'offensive turque.

«Erdogan terroriste», scandaient de leur côté les Kurdes rassemblés. «Nous nous sommes battus pendant dix ans» contre les djihadistes et «nous nous battons désormais contre le vrai dirigeant de l'Etat islamique (EI)«, a affirmé l'un d'entre eux en mentionnant le président turc.

Demande à l'ONU

Selon lui, les combattants kurdes se battent mieux que ce qu'en dit la Turquie. «Préparez-vous à une longue guerre», a-t-il expliqué en criant «vive la résistance des Forces démocratiques syriennes (FDS) et vive la résistance des YPG», la milice kurde ciblée par l'armée turque.

Les Kurdes ont à nouveau le sentiment d'être abandonnés par la communauté internationale, notamment par «la décision irresponsable» du président américain Donald Trump. «C'est une trahison des valeurs humaines et des valeurs occidentales», dit M. Baytar.

Les manifestants demandent à l'ONU une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie et de protéger les civils. Ils souhaitent une force de maintien de la paix le long de la frontière avec la Turquie et en appellent à une «intervention immédiate» de l'ONU.

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