Huées et sifflets Manuel Valls chahuté au début de sa visite en Nouvelle-Calédonie

ATS

22.2.2025 - 08:13

Le ministre français des outremers Manuel Valls a été pris à partie par des manifestants loyalistes samedi au premier jour de sa visite en Nouvelle-Calédonie. L'archipel reste profondément divisé et meurtri par les émeutes de 2024.

Mandaté par le premier ministre François Bayrou, Manuel Valls doit rester une grosse semaine sur ce territoire français de l'océan Pacifique-sud, où il prévoit de rencontrer les acteurs politiques, économiques et associatifs, mais aussi se déplacer autant que possible.
Mandaté par le premier ministre François Bayrou, Manuel Valls doit rester une grosse semaine sur ce territoire français de l'océan Pacifique-sud, où il prévoit de rencontrer les acteurs politiques, économiques et associatifs, mais aussi se déplacer autant que possible.
AFP

Keystone-SDA

L'ancien premier ministre, qui avait assuré avant son départ vouloir «apaiser par le dialogue», a fait ses premiers pas sous les huées de quelque 500 militants non indépendantistes, selon les forces de l'ordre.

Après un dépôt de gerbe à la Croix de Lorraine, ponctué par les sifflets, Manuel Valls est allé à la rencontre des manifestants. «Il ne faut pas croire ce que l'on vous dit. Pourquoi ne resteriez-vous pas français?», a interrogé M. Valls dans le tumulte.

A l'origine de cette hostilité, les récentes déclarations médiatiques du ministre qui a dit que les accords de Nouméa de 1998 «s'imposent», perçues par une partie de la population comme actant déjà une marche inéluctable du territoire vers la pleine souveraineté.

Une semaine pour convaincre

Les principaux partis non-indépendantistes dénoncent un déni des trois référendums d'autodétermination de 2018, 2020 et 2021, tous remportés par le «non» à l'indépendance.

«Je comprends le sentiment de peur qui vous habite», a insisté samedi le ministre face aux manifestants. «Je suis venu ici faire des annonces sur l'économie et tenter de reprendre les discussions. Il n'y aura pas d'avenir pour la Nouvelle-Calédonie sans économie et sans un minimum de paix», a-t-il ajouté.

Mandaté par le premier ministre François Bayrou, Manuel Valls doit rester une grosse semaine sur ce territoire français de l'océan Pacifique-sud, où il prévoit de rencontrer les acteurs politiques, économiques et associatifs, mais aussi se déplacer autant que possible.

Les émeutes de 2024, déclenchées le 13 mai par le projet de dégel du corps électoral calédonien contesté par les indépendantistes, ont fait 14 morts, plus de deux milliards d'euros de dégâts et détruit environ 20% du PIB local. Le gouvernement promet un soutien massif, mais les modalités suscitent le débat sur le territoire.