Coronavirus – Allemagne Merkel dénonce l'incident au Reichstag

ATS

31.8.2020 - 16:52

Plusieurs centaines de manifestants ont forcé des barrières pour monter sur les marches du Reichstag. Ils ont été empêchés de justesse de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment.
Plusieurs centaines de manifestants ont forcé des barrières pour monter sur les marches du Reichstag. Ils ont été empêchés de justesse de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment.
Source: KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN

La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé lundi les «images honteuses» de la tentative de manifestants «anti-masques» de pénétrer samedi de force dans le bâtiment du Reichstag. Elle y voit un «abus du droit de manifester».

«Ce week-end, nous avons eu un exemple de la manière dont la liberté de manifester peut connaître des abus», a réagi devant la presse le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. «Ce droit de manifester pacifiquement est bien sûr un acquis très précieux, même en temps de pandémie» de nouveau coronavirus. «Or, ce droit a été clairement bafoué ce week-end», a déploré M. Seibert, s'exprimant «au nom du gouvernement et de la chancelière» Angela Merkel.

Plusieurs centaines de manifestants avaient forcé des barrières pour monter sur les marches du Reichstag, siège du parlement allemand. Ils ont été empêchés de justesse de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment par les forces de l'ordre, qui ont utilisé des sprays pour disperser la foule et interpellé plusieurs personnes.

Les images ont créé une onde choc en Allemagne. «Le résultat, ce sont des images honteuses, inacceptables» de la tentative d'irruption dans le bâtiment du Reichstag par des «antidémocrates», selon M. Seibert.

«Je voudrais remercier au nom du gouvernement fédéral et de la chancelière les trois policiers qui ont défendu l'entrée de notre parlement», a-t-il conclu.

Forte charge symbolique

Le Reichstag a une forte charge symbolique en Allemagne. Le bâtiment et sa célèbre coupole avaient été incendiés en 1933 par les nazis, dans un acte perçu comme destiné à mettre à genoux ce qui restait de la démocratie allemande de l'entre-deux-guerres.

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a de son côté relevé que «la violence d'extrême droite lors de la manifestation de samedi à Berlin avait, à juste titre, effrayé et indigné de nombreuses personnes».

«Nous ne tolérerons pas de tels excès», a-t-il prévenu, en recevant lundi des policiers qui étaient chargés samedi du maintien de l'ordre. «L'extrémisme de droite est profondément enraciné dans notre société. C'est un grave danger», a mis en garde M. Steinmeier, qui représente une autorité morale en Allemagne.

Ministre pris à partie

Signe de la dégradation du climat politique dans le pays autour de l'opposition au port du masque, le ministre de la Santé Jens Spahn a été violemment pris à partie ce week-end à Bergisch-Gladbach, près de Cologne. Le ministre, dont la gestion de la pandémie est plutôt saluée, a été insulté et s'est fait cracher dessus par plusieurs dizaines de personnes qui criaient «Honte», selon une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

«Discuter les uns et les autres, c'est ça la démocratie. Ce n'est pas crier et insulter. Un petit groupe peut être bruyant mais la grande majorité des citoyens se serrent les coudes et apportent leur aide malgré les difficultés de la crise», a réagi M. Spahn sur Twitter.

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