La chancelière allemande Angela Merkel a averti lundi que les fêtes de fin d'année, notamment Noël, seraient réduites à des réunions familiales limitées. De nouvelles restrictions sont entrées en vigueur dans tout le pays pour un mois.
«Ce sera un Noël dans les conditions imposées par le coronavirus, mais ce ne sera pas un Noël dans la solitude (...). Nous devons réfléchir à des réunions de la famille proche, peut-être avec des mesures de précaution», a assuré la dirigeante conservatrice lors d'une conférence de presse, prévenant qu'il n'y aurait en revanche «pas de fêtes de la Saint-Sylvestre d'ampleur».
Face à la forte résurgence des infections en Allemagne, tous les restaurants, bars, cafés mais aussi toutes les institutions culturelles et sportives ont dû fermer leurs portes lundi pour les quatre prochaines semaines. Cette décision a suscité la circonspection et un certain mécontentement dans la population.
«Une fois par siècle»
La plupart des marchés de Noël, notamment celui de Nuremberg, ont d'ores et déjà été annulés dans un pays où la période de Noël s'accompagne, tout au long du mois de décembre, de nombreux rendez-vous festifs entre amis, en entreprise ou en famille.
L'Allemagne «affronte des mois difficiles», a observé la chancelière assimilant la pandémie à «un événement qui n'intervient qu'une fois par siècle».
Angela Merkel, dont la gestion de la première vague au printemps avait été plutôt saluée par les Allemands, a exhorté au respect des restrictions afin, selon elle, d'opérer «un tournant» qui permettra de passer un mois de décembre «supportable».
«C'est entre les mains de chacun de faire de ce mois de novembre notre succès commun, (de parvenir) à un tournant», a-t-elle insisté tout en prévenant que «la lumière au bout du tunnel» était «encore assez loin».
Réduire les contacts sociaux
L'Allemagne a enregistré plus de 12'000 nouvelles infections en 24 heures, selon les chiffres lundi de l'institut de veille sanitaire Robert-Koch, qui peuvent toutefois être tronqués en raison du week-end et de la fermeture de certains centres d'enregistrement.
La semaine dernière, les nouvelles infections quotidiennes avaient flirté avec la barre des 20'000. Autre indicateur inquiétant, le nombre de malades en soins intensifs a doublé en dix jours, dépassant les 2000, a souligné Mme Merkel.
Reconnaissant que ces mesures étaient «dures», elle a réaffirmé la nécessité de réduire drastiquement les contacts sociaux. «Cela signifie le renoncement à beaucoup de choses qui rendent la vie belle», a-t-elle convenu.
Face à la grogne notamment des secteurs de la gastronomie et de la culture, la chancelière a estimé qu'il ne s'agissait «pas d'une décision politique», mais «d'une certaine manière d'une catastrophe naturelle que nous devons gérer».